Les raisons de l’engagement des élèves

Deux raisons dominantes apparaissent dans la majorité des réponses quelle que soit la période. « Pour être utile » : les élèves éprouvent le besoin de faire quelque chose devant les drames du monde, « réparer les injustices nord-sud », « être solidaire ». La notion de « partage » est avancée aussi à plusieurs reprises… « partage avec ceux qui ont moins de chance que nous ». Pour mieux comprendre le Tiers Monde aussi, en particulier les problèmes économiques et sociaux. Il y a un réel besoin d’expliquer les causes des inégalités. Une réelle curiosité à l’égard de cultures différentes s’est manifestée à toutes les époques.

La moitié insiste aussi sur l’intérêt de participer à des activités différentes des cours, qui laissent plus d’autonomie et permettent de « décider et agir ». « On avait des responsabilités ». Les plus âgés, avec la maturité, voient dans la fréquentation du club une contribution à leur formation de citoyen « dont on parlaitpeu à l’époque ». « On apprenait à s’informer, à agir, à réagir…gestes développés au sein du club et qui contrastaient avec le quotidien des cours au lycée, l’absence d’espace d’initiative individuelle…une autre dimension… » écrit un « ancien » devenu professeur des écoles.

Une autre raison avancée est l’ambiance : « retrouver des camarades », « nouer des amitiés nouvelles ». « Les éclats de rire » sont souvent signalés avec nostalgie. Quelques-uns vont plus loin encore et parlent de la joie de partager « les mêmes valeurs, les mêmes rêves ». Ceux des années 90 sont sensibles également à la convivialité : « agir en s’amusant », « le divertissement d’une association avec un sujet sérieux ». Mais ils ne semblent pas autant à la recherche d’amitiés nouvelles. La vie qu’ils mènent avec « les copains » leur en fournit suffisamment : les temps ont changé. Certains, plus en difficultés, y ont cherché aussi des solutions à leurs problèmes de sociabilité : une expérience pour vaincre la timidité, la possibilité de s’intégrer plus facilement et d’être mieux accepté dans un groupe plus restreint et a priori tolérant.

Quelques réponses, très minoritaires, font état aussi de l’influence des professeurs dans leur engagement et de la possibilité de relations différentes avec les enseignants. C’est le cas des plus anciens. Les suivants y attachent manifestement moins d’importance : un d’entre eux aimerait même moins d’encadrement de la part des enseignants, pour pouvoir être plus autonome. Certains mentionnent aussi l’influence de leurs familles, qui considèrent que l’engagement est une des formes de l’Education et encouragent souvent leurs enfants dans leurs activités. Le premier mort européen du S.R.A.S. est un médecin de Chambéry, volontaire pour des actions humanitaires, dont la fille a fait partie de ce club Tiers Monde dans les années 80.