L’état des connaissances et des représentations de l’Afrique

Dans le questionnaire, deux rubriques surtout permettaient de faire une tentative d’évaluation, en ayant bien conscience, que, surtout pour les plus anciens, d’autres impressions, d’autres expériences que celles de leur participation aux activités du Club, intervenaient dans le contenu de la réponse :

Question 4 : Les activités du club ont-t-elles été efficaces auprès de la population africaine ?

Question 6 : Parmi les formules qui suivent, quelles sont les 5 qui vous paraissent le mieux définir l’Afrique au début du 3° millénaire ?

Ces questions étaient ouvertes et on pouvait y ajouter des commentaires.

A la lecture des réponses, il semble que beaucoup suivent de près l’actualité africaine et que la plupart réfléchissent et se posent des questions mais naturellement, l’âge, la maturité, le choix de certaines formations permettent aux plus anciens de faire des analyses plus approfondies. Mais dans tous les cas, les réflexions sont nuancées et se démarquent de la vision encore très courante d’un continent uniquement « catastrophique ».

Les mentions du questionnaire, un continent pauvre, troublé, dépendant, mal gouverné, apparaissent presque à égalité. Pour expliquer les difficultés, ils sont peu nombreux à retenir la notion de « retard » et à mettre en avant les contraintes naturelles. ils ont compris que les causes du « sous-développement » sont diverses, politiques, économiques, intérieures et extérieures. Certains vont plus loin dans les analyses : 3 dénoncent « un continent dépossédé par un système injuste », « un continent que se sont disputé les grandes puissances », « un continent auquel il manque un moteur, partagé entre traditions ancestrales et le fait de subir les cultures occidentales importées…quel élan vers l’avenir ? ». C’est un continent également mal connu et victime de préjugés ( un regrette la médiatisation par le SIDA ), alors qu’il a des potentialités. Les plus jeunes sont plus optimistes : 6 voient en lui un continent « plein d’avenir », aucun, « un continent en perdition ». Les plus anciens sont plus pessimistes ( « … plus qu’à l’époque où j’étais au club » dit l’un d’entre eux ) et deux voient en lui « un continent en perdition ». Ce qui est unanimement reconnu, quand même, c’est la richesse culturelle ( retenue dans 17 réponses sur 24 ). Viennent derrière les compétences et les ressources en matières premières. On signale aussi les qualités africaines, qui sont une raison d’espérer, le sens de la solidarité, (« un continent qui a beaucoup à nous apprendre » ) et l’optimisme des populations malgré les difficultés. Un seul retient « le manque de volonté » des africains.

Sur le thème de l’impact des activités du Club sur la population africaine, on pourrait résumer le sens général des réponses par la formule d’un des participants : « Oui, à notre échelle ». Ce qui paraît efficace, ce sont les actions concrètes : « la solidarité porte toujours ses fruits ». Les puits, l’école qui ont été construits, avec l’aide, entre autres, du club, dans un village du nord du Burkina Faso, leur tiennent à cœur. Plusieurs signalent les bons résultats scolaires obtenus par les élèves de cette école. Plusieurs insistent aussi sur la nécessité d’un réel partenariat avec les populations locales. L’aide d’urgence leur paraît parfois nécessaire mais elle ne peut être que ponctuelle. Aucun ne fait allusion aux grandes opérations médiatiques auxquelles le club a cependant participé, poussé par l’ambiance du moment. Une autre formule est mentionnée aussi à plusieurs reprises : « Oui, j’espère ». Ceux qui ont le plus réfléchi font état des interrogations que suscitent en eux, la complexité des problèmes et les manières d’y faire face : est-ce que le club ne se laisse pas entraîner vers l’assistanat, est une des questions qu’ils se posent. Ils signalent la difficulté de l’entretien des réalisations sur place et sentent aussi que pour régler le problème il faudra prendre des décisions à une autre échelle.