Au niveau des établissements

Comme dans l’Education Nationale, il faut que la mission de coopération internationale soit intégrée dans le projet d’établissement. Mais il existe aussi des structures qui n’ont pas leur équivalent dans l’Education Nationale et qui sont souvent considérées par les utilisateurs comme une des explications du dynamisme des établissements agricoles, pour la coopération internationale.

Depuis longtemps, il existe dans les établissement agricoles un « animateurculturel ». Il est chargé d’organiser la vie dans l’établissement. Les choix des thèmes d’activité dépendent évidemment beaucoup des motivations de l’animateur et de la demande des élèves. Mais dans les années 80, le Tiers Monde a été un thème souvent choisi. L’animateur est souvent un enseignant de l’établissement qui peut être complètement déchargé de cours, à la différence de l’Education Nationale où ces activités relèvent presque toujours du bénévolat. Depuis 1999, l’animateur est assisté d’une commission de coopération dans chaque établissement, qui propose des projets au Conseil d’administration. Elle est composée des représentants des élèves, des personnels, des partenaires locaux. Ces équipes avaient pu s’étoffer un peu par la possibilité de recruter des emplois-jeunes. Leur diminution risque de mettre à mal certaines activités.

Le Ministère encourage les réseaux d’établissementsqui sont aussi une spécificité de l’enseignement agricole. Ils peuvent se constituer à partir du moment où cinq établissements ont des relations de partenariat avec le même pays. En ce qui concerne l’Afrique, le réseau Burkina Faso a été le premier à voir le jour en 1987, suivi par un réseau Côte d’Ivoire en 1990, Mali, Maroc et Sénégal en 1991, Bénin-Togo en 1997. Le réseau Sénégal par exemple, comprenait 25 établissements en 2002 ( publics et privés ) dans 23 départements dont 1 dans l’Isère et 1 dans la Drôme. Pour les pays où les établissements n’étaient pas assez nombreux pour se constituer en réseaux, des « personnes ressources » peuvent intervenir. Il existe également un réseau Amérique Latine et un réseau Asie. Mais les réseaux qui concernent les PED sont peu nombreux par rapport aux autres : 7 pour la seule Union Européenne, 4 pour les pays du PECO 304 ( dont le réseau Hongrie regroupait 43 établissements ). Deux ont disparu déjà,  pour la Tunisie et l’Océan Indien. Depuis la fin des années 90, des réseaux thématiques sont venus s’ajouter aux réseaux géographiques. Le premier, crée en 1998, a pour thème l’éducation au développement. Les réseaux ont pour but d’aider les enseignants à intégrer le Sud dans leurs pratiques, en créant et fournissant du matériel pédagogique, qui tourne entre les membres du réseau, en réfléchissant à l’introduction des PED dans les programmes, en aidant à la mise en place de projets. Le responsable d’un réseau ( un de ceux qui anime la coopération internationale dans les établissements ) le réunit de temps en temps ( deux fois par an en moyenne ). Il peut être déchargé de 20% de son service pour l’animer. Il est prévu qu’il aille voir les partenaires des établissements dans le pays, pour resserrer les liens. La publication d’un bulletin d’information, annuel ou trimestriel selon les cas, entretient la communication entre les membres du réseau.

TABLEAU N° 33: Les réseaux en 2001

Ces réseaux répondent à plusieurs besoins. C’est d’abord le besoin des établissements de se regrouper, pour se motiver, pour être efficaces, pour s’informer. Ils peuvent mettre en commun des outils pédagogiques et diffuser les expériences. C’est aussi la recherche d’une cohérence dans les actions menées dans un même pays. La DGER encourage fortement ces réseaux pour éviter les actions contradictoire ou maladroites, ne cadrant pas avec la politique de coopération officielle. Ils constituent aussi un échelon intermédiaire qui permet d’appuyer les établissements dans la réalisation de leurs projets ou de les réunir dans un projet commun à plusieurs d’entre eux. Mais ils ne sont pas encore vraiment un lieu d’élaboration d’une action commune, à l’égard d’un pays : en général les projets sont propres à l’établissement. Pour leur conférer le maximum d’efficacité, il faudrait, et c’est ce qu’on cherche à développer que les partenaires du Sud soient également organisés en réseaux. Les premiers réseaux Sud-Sud commencent à voir le jour.

Notes
304.

P.E.C.O. : Pays d’Europe centrale et orientale .