L’éducation au développement ici : une activité indispensable

La majorité des enseignants a d’abord des objectifs pédagogiques : la formation des jeunes. L’éducation au développement se fait dans les cours et dans divers clubs. Les pratiques sont les mêmes, globalement, que dans l’Education Nationale : utilisation des programmes qui peuvent se prêter à l’ouverture internationale, réalisation d’expositions, de montages, séances d’information pour l’ensemble de l’établissement assurées par des élèves ou des intervenants extérieurs, participation aux « journées de la coopération internationale » …

L’éducation au développement ici paraît plus efficace si l’établissement établit des relations avec une communauté d’Afrique ou d’ailleurs. Mais « relation » ne veut pas dire forcément « aide au développement ». L’action sur place est un support, pas une condition indispensable. Une enseignante du lycée le Valentin plaide pour de simples échanges, pour des rencontres entre jeunes français et africains et rappelle la réflexion d’un vieux paysan du Sénégal, qui regrette que les jeunes attendent « les toubabs » 309 au lieu de se mobiliser, qu’ils ne veuillent plus écouter les anciens et que tout un savoir ancestral soit en train de se perdre. Les motivations d’ordre humanitaire ne semblent donc pas prépondérantes parmi les animateurs, d’après un rapport de la DGER en septembre 2001. Et même si on s’engage dans un projet de développement, il doit toujours être précédé d’une phase d’éducation où on apprend à connaître le milieu économique et culturel du partenaire, avec ses différences et à se faire confiance.

Notes
309.

«  Toubabs » : les Européens qui sont installés en Afrique.