Section 1.3 Les villes des pays socialistes d'Asie avant et apres transition : Viêtnam et Chine

- 1 - Anti-urbanisme, développement endogène, caractéristiques spatiales

Plusieurs auteurs se sont intéressés au concept de ville socialiste afin d’en définir les caractéristiques, de les distinguer des villes des pays capitalistes (Murray P, Szelenyi I, 1985; Bater, 1986; Forbes and Thrift, 1987; Andrusz et al., 1996; NGUYEN Duc Nhuan, 2002; Logan, 2002). Le plus souvent l’analyse a porté sur les villes de l’ex Union soviétiques et des pays de l’Europe Centrale et Orientale. Plus récemment, à la faveur des changements de régime politique de ces pays, des recherches ont été menées sur plusieurs villes "socialistes" afin d’analyser les répercussions de la transition vers l’économie de marché et les convergences éventuelles vers les systèmes urbains des pays occidentaux.

Avant la période de transition, les villes socialistes présentent quelques caractéristiques communes tenant aux options idéologiques du pays et au mode d’intervention de l’Etat dans la ville :

la suppression de la propriété privée du sol et la fin du marché foncier urbain et ruralUne des conséquences est le monopole de l'Etat dans la production du cadre bâti, des logements en particulier.

  • une planification urbaine centralisée échappant entièrement aux collectivités locales dépendant financièrement du pouvoir central
  • l'émergence d'une société urbaine supposée être "sans classes" avec la suppression de petites et moyennes entreprises, la prépondérance des employés de l'Etat dans le secteur des administrations, de l'industrie et des services
  • des services publics urbains fortement subventionnés avec une faible participation des usagers, dans le secteur des transports en particulier.
  • la forte imbrication des zones d’habitat et des zones d’activités
  • une faible motorisation de la population, les transports collectifs et les transports non motorisés assurant la presque totalité des déplacements quotidiens

Dans les villes socialistes, l'Etat est présent dans tous les domaines et les municipalités, très dépendantes du pouvoir central pour le financement de leurs infrastructures, de l’habitat, n’ont pas de marges de manœuvre.