Conclusion du chapitre 1

Les regards sur les caractéristiques urbaines et de transport urbain des villes asiatiques dans l'échantillon ont montré des implications importantes pour le choix de politique de transport dans ces villes.

Les villes asiatiques en moyenne plus de trois fois plus denses que les villes américaines et européennes et cette caractéristique s’est maintenue jusqu'à présent pour des raisons historiques et économiques. Les centres villes connaissent une forte mixité des usages du sol. Malgré la tendance récente à la décentralisation des fonctions urbaines, les villes gardent une densité moyenne élevée, et sur une grande partie de leur territoire l’imbrication de l'habitat et des activités économiques.

La densité du réseau de voirie est relativement faible par rapport aux villes occidentales, les petites rues et les ruelles étant prédominantes en dépit de la construction de routes express et d’autoroutes urbaines au cours des trente dernières années. Sauf à raser des quartiers entiers des centres villes, comme on l’observe dans des grandes villes chinoises, ou élargir un grand nombre de rues, ces caractéristiques prédomineront encore longtemps. Cependant la progression de la dépendance automobile contient le risque de voir la ville s’adapter à la voiture et non l’inverse.

Les contraintes spatiales sont considérées fondamentalement importantes à la viabilité des choix de politique de transport pour chaque ville. La capacité de route par personne est irréductiblement limitée avec ces densités trop élevées et résulte non seulement du fait de ne pas construire "assez" de routes. Même si le taux de motorisation par personne est faible, l'impact du trafic sur chaque unité de zone urbaine peut atteindre des niveaux très élevés dans les villes à forte densité.

Bien que les fortes densités urbaines posent des contraintes, elles offrent de grandes possibilités de niveaux d'accessibilité élevés et de développement et de maintien des modes alternatifs à la voiture ou au deux roues à moteur comme le transport public, les modes non motorisés et la marche à pied. A l’heure actuelle on assiste à un vaste débat sur les mérites supposés ou réels des villes compactes dans lequel on oppose villes américaines d’une part, villes asiatiques et européennes d’autre part.

Il semble que depuis les années 1970 les villes du Sud-Est asiatique et récemment les villes chinoises ont suivi les chemins similaires de développement du transport urbain sans restreindre de bon temps et rigoureusement le transport privé motorisé. C'est ce choix crucial qui a influencé la forme urbaine et le système de transport de chaque ville.

Cependant, il n'est pas trop tard pour les villes asiatiques, même Bangkok de remettre leur système de transport urbain sur la bonne voie avec, en les adaptant à son contexte, des mesures rigoureuses de restriction des transports individuels motorisés qui ont fait leur preuve en Europe ou ailleurs. Malgré les discours en ce sens, les autorités n’ont pas encore franchi le pas.