- b - Saïgon

L'accord de Genève a donné lieu aux flux de population Nord-Sud. En fin 1954 début 1955 environ 170.000 catholiques du Nord ont migré dans le Sud (NGUYEN Ba Dang, 1998). La croissance urbaine de Saigon a alors été alimentée à la fois par ces flux migratoires et les migrations villes-campagnes qui ont voulu fuir de fréquents combats entre les forces américaines qui se sont alliées avec les soldats du gouvernement du Sud Viêt-nam et les guérilleros communistes. Les exodes ruraux pour fuir la guerre se font plusieurs fois en 1956 et pendant les années 1960. Le taux de croissance démographique était alors très élevé (en moyenne supérieur à 4%). La population de Saïgon en 1960 était de 2.074.000, soit 1,85 fois celle de 1954 (NGUYEN Ba Dang, 1998).

Jusqu'en 1975 les migrations font toujours pression sur la ville. En 1970, la population de Saigon s'est élevée à 3 millions d'habitant, soit 1,44 fois celle de 1960. A la veille de sa libération, Saïgon a compté plus de 3.500.000 habitants. Les conséquences de la croissance démographique tant naturelle que mécanique sont une urbanisation spontanée. La ville en même temps s'est étendue en tache d'huile et s'est densifiée pendant la période de la guerre du Viêt-nam. On a vu une expansion des constructions illégales de taudis situés le long des canaux ou dans les terrains marécageux. Les statistiques de 1977 ont estimé qu'il y avait à Hô Chi Minh Ville 43.000 taudis, dont 18.000 situés le long des canaux déjà très pollués. (THAI Thi Ngoc Du, 1996). Environ 1,5 millions personnes sur une population totale de 3,5 millions vivaient dans des bidonvilles. La croissance de Saigon s'est faite de manière anarchique. (Cusset, 2003)