Pendant cette période, le transport à Saigon est caractérisé par une mixité des modes qui existe jusqu'aujourd'hui mais à une plus grande proportion des motocycles. On pouvait y trouver le motocycle, le lambro, le bus, la bicyclette et le cyclopousse.34
Au début des années 1960, le système de transport public se compose de 12 lignes de bus avec 8,5 millions de kilomètres parcourus par an. Entre 1962 et 1964, le réseau est porté à 17 lignes avec 12,9 millions de kilomètres parcourus par an. A la fin des années 1960 on assiste à la chute des services de transports publics confirmée par la disparition du tramway en 1963.
Parc d'autobus | Nombre de lignes | Nombre de km parcourus (en million) | |
1958 | 75 | 9 | 2,2 |
1959 | 104 | 12 | 7,1 |
1960 | 116 | 12 | 8,4 |
1961 | 119 | 12 | 8,8 |
1962 | 206 | 17 | 12,6 |
1963 | 173 | 17 | 12,9 |
1964 | 151 | 17 | 9,1 |
1965 | 109 | 14 | 6,7 |
1966 | 90 | 4 | 3,6 |
1967 | 54 | 6 | 2,2 |
1968 | 67 | 7 | 2,8 |
Source : Schmitt (1995) |
Le renouveau des autobus a été rapide au début des années 1960 comme leur déclin par la suite comme le montre le tableau ci-dessus. Dès 1968, le parc d'autobus et les services offerts sont très réduits, et la clientèle adopte un mode de transport semi-collectif plus adapté, le "lambro" (aussi appelé "lambretta") qui se développe plus rapidement que les autres modes dans les années 1960.
Entre 1970 et 1975, quatre compagnies privées d'autobus assurent le service. Le perpétuel va-et-vient entre le statut privé et le statut public marque le système des transports collectifs. A partir de 1970, de nouveaux autobus sont importés des Etats-Unis. Le parc d'autobus enregistre environ 1.000 véhicules en 1975. Cependant, seulement 800 autobus sont maintenus en circulation. La concurrence des lambros est très forte; son nombre s'élève à 4.000 en 1972.
L'année 1965 marque le début de l’engouement des Saïgonais pour le deux roues à moteur lorsque les premiers véhicules japonais (appelés aussi Honda) furent importés au Sud du Viêt-nam. Ce mode de transport leur apportait la liberté totale de déplacement et leur permettait d'échapper aux contraintes des transports collectifs (MEIER, 1977). Avec l'élévation du niveau de vie, 35 de nombreux Saigonais purent acheter un motocycle.
Dès 1970 on voyait déjà les rues pleines de motocycles comme dans les années 1990.
il y avait environ 5.300 cyclopousses à Saigon avant 1975 selon Alan K. Meier (1977)
Les aides massives américaines sous forme de billets verts ont beaucoup élevé le revenu moyen pendant cette période. Entre 1955 et 1961, plus d'un milliard de dollars américains d'aide militaire et économique ont été donnés au Sud Viêt-nam dont une grande partie a été concentrée à Saïgon.