- 2 - Le Schéma Directeur de 1998

La politique du Doi Moi permet au Viêt-nam en général et à Hanoï en particulier d'atteindre des niveaux de croissances élevés, notamment après l'enlèvement del'embargo américain en 1994. La croissance économique élevée avec un taux voisin de 10% par an pour Hanoï a accéléré le processus d'urbanisation. Le périmètre de la ville devient trop petit pour pouvoir contenir cette croissance urbaine. Ainsi des changements, notamment une urbanisation mal maîtrisée, ont rendu le Schéma de 1992 dépassé. Dès 1996, les autorités de deux villes ont commencé à réviser les schémas directeurs d'Hanoï et d'Hô Chi Minh Ville. Les Schémas Directeurs élaborés en 1998 pour les deux villes ont pour objectif principal de prendre en compte le nouveau contexte urbain.

Les espaces à urbaniser en périphérie ont été créés et de nouveaux noms de lieux ont été définis (NGUYEN L., p.196, 1998). En accord avec le Schéma Directeur de 1998, Hanoï sera un point important sur le triangle économique Hanoï-Hai Phong-Nam Dinh. Autour de la présente zone urbaine centrale de la ville d'Hanoï se trouveront beaucoup d'autres villes dans un rayon de 30-50 kilomètres (voir annexes). Certains anciens districts ruraux (huyên) en voisinage de la ville deviennent districts urbains (quân). Aussi, de nouvelles zones industrielles continuent d'être créées.

Nœud économique clé du Nord du Viêt-nam et la capitale du pays, Hanoï est une ville en croissance rapide. Selon les prévisions sa population pourrait doubler en 2020, principalement en conséquence de l'exode rural. La population totale dans la Région Capitale d'Hanoï atteindra 4,5 millions d'habitants dont Hanoï à proprement parlé 2,5 millions habitants. Le Comité Populaire d'Hanoï s'efforce d'équilibrer les pressions conflictuelles en préservant le caractère de la ville (possédant particulièrement une zone centrale très attractive) en même temps répondant à la demande posé par des niveaux élevés de croissance économique continue.

Dans la perspective de voir Hanoï comme une région urbaine étendue dans laquelle Hanoï est une ville noyau construite sur les deux rives du fleuve Rouge en parallèle au développement des villes satellites à 30-50 km comme Xuan Mai - Hoa Lac – Son Tay, Phuc Yen - Xuan Hoa - Soc Son, Bac Ninh, Phu Ly, Hung Yen. Selon les orientations, le système de transport d'Hanoï devra répondre aux besoins de communications au niveau international, national et régional pour que Hanoï soit le centre économique du nord.

Selon le Schéma Directeur de 1998, la construction des infrastructures routières doit représenter 25% des terrains urbains dont 18-20% dans les districts intra-muros. Donc la part des infrastructures de transport est comparable à celle actuelle de Paris. Il semble que cet objectif est irréaliste car le financement est très incertain, notamment quand un plan de réalisation n'est pas suffisamment détaillé. La figure met en relief le réseau routier futur et la structure urbaine à l'horizon 2020. Le réseau routier reliera six centres suburbains entre les périphériques 3 et 4. Les radiales seront reliées aux villes satellites qui se trouvent dans un rayon de 30 à 50 km du centre ville.

La part des routes en 2020 sera de 25% à 30% de la superficie totale de la ville dans les zones urbaines. Il semble que cet objectif est très difficile à atteindre car la part actuelle est d'environ 7,7% seulement.

Illustration 14 : Les transports dans le schéma directeur de 1998
Illustration 14 : Les transports dans le schéma directeur de 1998

Pourtant un réseau routier futur a été tracé. Ce réseau se composera des routes nationales radiales, des boulevards périphériques, et des routes urbaines. A terme, 4 boulevards périphériques seront élargis ou nouvellement construits avec des longueurs de 23, 41, 74, 125 km respectivement pour relier la ville aux autres d'alentour. Les routes nationales radiales qui seront améliorés et élargis sont RN°1A, 6, 32, 2, 3. Les autoroutes en parallèle aux routes nationales N°1A, 5, 2, 3 et les nouvelles autoroutes Noi Bai - Thang Long et Lang - Hoa seront aussi construites.

Il est aussi prévu la construction de 4 nouveaux ponts enjambant le Fleuve Rouge. Il s'agit les ponts Nhat Tan, Vinh Tuy, Thuong Cat et Tu Liem. Trois autres qui sont les ponts Dong Tru, Thach Cau et nouveau pont Duong sont aussi construits pour franchir la rivière Duong. A présent, les travaux ont été démarrés sur la route nationale N°5, lesquels englobent la construction de ponts Dong Tru et Nhat. La part des infrastructures de transport statique devra représenter 3% dans la part de 25% des infrastructures de transport.

Concernant le réseau ferroviaire urbain, 8 projets de voies ferrées urbaines sont prévus. Le réseau ferroviaire se composera des lignes principales et des lignes secondaires. Les premières seront destinées aux tramways ou au métro et les deuxièmes aux monorails. La gare d'Hanoï jouera le rôle d'un grand centre de correspondance pour les lignes de transports collectifs urbains et les lignes ferroviaires internationales.

Quant aux transports aériens, Hanoï aura en 2020 les aéroports suivants : Noi Bai (international), Mieu Mon (deuxième aéroport international à 40 km au sud-est d'Hanoï), Gia Lam (national) et Bach Mai (militaire). L'aéroport de Noi Bai sera amélioré pour pouvoir recevoir 10 millions de passagers et 80.000 tonnes de marchandises par an en 2010.

Pour améliorer la capacité du transport fluvial, le fleuve Rouge sera dragué et canalisé et les ports fluviaux existants seront aussi améliorés comme Khuyen Luong et Hanoï. Il est prévu la construction de nouveaux ports tels que Thuong Cat, Hai Boi, Phu Dong, Van Kiep afin d'exploiter efficacement les voies navigables, notamment pour développer le tourisme.

En ce qui concerne le transport public urbain, il est souligné dans le schéma directeur que le système de transports urbains d'Hanoï se développera avec le transport collectif comme le mode principal. D'ici 2020, on s'attend à ce que le transport public urbain de passagers représente 50 à 60% des déplacements urbains, notamment dans les districts centraux, et 30% en 2010. Pour pouvoir atteindre ces objectifs, le schéma a bien fixé que les modes principaux du transport collectif seront le bus et le rail léger.

Ainsi, en 2020 il y aura 3000 à 3500 autobus qui satisferont 30 à 35% de la demande de déplacements urbains. Il y aura 7 à 8 lignes de rail léger qui répondront à 20 à 25% des déplacements urbains. Tous les efforts seront mobilisés pour mettre en service un ou deux lignes de voies ferrées urbaines en 2007-2008. On envisage tous les trois modalités de mise en œuvre des voies ferrées : aériennes, de surface et souterraines (principalement dans le vieux centre ville).

Les lignes de rail léger prioritaires à étudier sont celle qui relie le centre ville et l'ouest (en direction de la RN 32), et le sud-ouest (en direction de Ha Dong) et celle qui relie le nord et le sud de la ville (de Yen Vien à Ngoc Hoi). En 2005 il sera terminé la planification des dépôts de bus, des gares routières pour 2020. En même temps, un certain nombre de projets seront réalisés pour construire des gares routières, dépôts pour camions et autocars interprovinciaux, taxis, parkings aux marchés, des garages. La première ligne de tramway sera étape par étape mise en service pour relier Cau Dien et le centre ville. La voie ferrée Ngoc Hoi-Yen Vien sera améliorée en coordination avec le Ministère des Transports pour en faire une ligne de transport urbain.

Malgré le fait que le transport collectif s'est fortement amélioré au cours des ces dernières années et a répondu à 4% de la demande de déplacements urbains en 2003 (TDSI, 2005), on n'est pas certain que l'objectif de 50% du transport collectif dans la répartition modale sera atteint si les mesures nécessaires ne sont pas prises pour restreindre l'usage des modes individuels.