- 2 - L'insuffisance d'infrastructures routières

Dans les deux villes le réseau routier n'est pas adapté aux exigences des trafics urbains. Le réseau de voirie d'Hanoï se compose de 1.424 km of routes dont 276 km dans le centre ville. Cette longueur est répartie dans 319 rues sur une superficie de 71 km2. La part 'infrastructures routières est donc très faible avec seulement 8% de la superficie totale de la ville. D'ailleurs le réseau de voirie se caractérise par des rues courtes et étroites et beaucoup de croisements. L'intervalle moyenne entre deux croisements est de 300 mètres. 88% des routes ont de 7 et 10 m de largeur et seulement 12 routes ont une largeur de 12 m ou plus.

A Hô Chi Minh Ville, le réseau routier est composé de 530 rues, dont 32 artères principales d'une longueur cumulée de 97 km, la plus longue n'atteignant pas 8 km, la plus large variant entre 35 et 55 m. Le rapport entre la longueur du réseau et la superficie totale de la ville est de 0,6 km/km², et de 0,45 km/km² pour les voies permises aux poids lourds.

L'aggravation prévisible des problèmes de circulation et des conditions de déplacement liée à la conjugaison de deux facteurs : la progression du parc de transports individuels et l'inadaptation du réseau actuel de voirie, surtout en périphérie où sa densité est plus faible. Le problème est amplifié par l'insuffisance du réseau d'assainissement et d'évacuation des eaux pluviales qui rend difficile l'accès au centre ville lors des inondations pendant la saison des pluies dans les deux villes. A Hô Chi Minh Ville la situation était encore pire car en plus du problème d'inondations, le nombre de ponts est insuffisant pour franchir un réseau de nombreuses voies d'eau et de zones marécageuses.

Mais le grand problème est le coût important de dédommagement pour l'expropriation des maisons au long des rues et routes (Yachiyo). Dans la transition vers le marché, il semble que chaque individu a pris l'opportunité d'affaires. Toutes les maisons donnant sur la rue ont fait un certain commerce de détail pour gagner un revenu principal ou supplémentaire. Les rues sont alignées de ces maisons/magasins. Alors que le Gouvernement essaie de construire ce qu'on appelle des quartiers résidentiels, c.-à-d. des immeubles d'habitation pour fournir un habitat plus moderne, la majorité du développement privé qui se fait le long des rues crée des maisons individuelles du type maison/magasin.

En conséquence, la densité résidentielle urbaine devient extrêmement forte, ce qui en retour accroît le prix d'occupation du sol.76 Cela changera la structure de la ville dans les quartiers anciens et historiques, ce qui va à l'encontre de la politique de préservation en posant des problèmes de stationnement, d'encombrement sur le réseau de voirie insuffisant. Dans ce cas, créer de l'espace pour la construction de route signifie une perte de l'espace résidentiel ou productive pour l'occupant du sol. Le manque de planification de l'occupation du sol en rapport avec le transport a donc conduit à une situation qui est très difficile à améliorer. Il est prouvé que le relogement en zone urbaine dense est économiquement et politiquement coûteux.

Notes
76.

Selon Yachiyo, il est généralement connu que le prix de location d'un mètre carré à Hanoï tournait autour de 1 000 US$ en centre ville et 500 US$ en banlieue.