- 4 - L'inadaptation du transport public

Le thème de transport public a reçu la plus d'attention des consultants et fait l'objet des analyses approfondies des rapports d'expertise. L'accroissement rapide du transport de deux roues motorisés a eu des impacts négatifs sur le transport public urbain. Dans les deux villes, l'usage de transport public par autobus a continuellement baissé et représente par exemple au moment de l'étude de MVA moins de 3% des déplacements urbains.

A travers l'enquête qualitative sur l'usage du transport collectif, MVA/MAUNSELL a relevé les aspects considérés les plus négativement par les habitants (comparable au rapport de Yachiyo)

Avant le renouveau du transport public, on a vu que les services de bus se sont réduits à un réseau squelettique et que le temps d'attente est long. Avec l'adoption du mécanisme de marché, le Gouvernement a réduit des subventions aux opérateurs d'exploitation de lignes. Cela s'est traduit par une hausse significative des tarifs. MVA a donné une comparaison. Rapporté au revenu moyen la dépense mensuelle de transport public représente 9% à Hô Chi Minh Ville contre 3% pour Bangkok (la fourchette normale est de 2% à 5%). En 1997, avec le niveau de tarification de transport public (de 0,1 à 0,2 US$ à HCMV pour un déplacement d'environ 10 km), les voyageurs avec un revenu mensuel de 500.000 VND dépenseront une part importante de leur revenu, ou à peine 15% par mois, pour deux déplacements par jour. Qui plus est, les prix faibles de carburant (0,35 US$ le litre) a rendu moins cher le coût d'un déplacement en motocycle (excluant le coût d'achat et de stationnement, s'il y en existe) que celui d'un déplacement en bus.

Il est à noter que le vocable "bus" recouvre toutes les formes de transport collectif, depuis le lambro jusqu'au bus climatisé de Saigon Star. On comprend donc bien que voyager dans un lambro est une situation pénible, alors que voyager dans un bus de la ligne 1 de Saigon Star l'est nettement moins. Mais il n'y a pas d'hiérarchie dans le système de transport collectif. Les petits modes desservent des trajets longs à forte charge, autant que les autobus. Malgré son image négative, le transport collectif est ressenti comme un mode de déplacement sécuritaire comparé à la vulnérabilité des deux-roues. Les personnes devant effectuer un trajet long préfèrent utiliser le bus pour cette raison.

Bien que les autorités reconnaissent la nécessité d'un système de transport public performant, les consultants ont indiqué que les bus avaient un temps difficile pour concurrencer les modes de transport individuel motorisé à moindres coûts et à forte mobilité (incluant les bicyclettes pour des distances courtes) sauf des mesures sévères de gestion de mobilité soient prises pour augmenter le coût d'usage ou le coût d'équipement pendant que les services de bus sont considérablement améliorés de façon soutenable. (Dorsch Consult, ARUP, MVA)