- 5 - Shanghai

Shanghai, bien qu’étant la ville la plus développée de la Chine continentale, n’a pas connu l’invasion de l’automobile dans ses artères comme cela s’est fait à Pékin parce que la ville a mis en place des mesures rigoureuses pour limiter l’acquisition et l’utilisation de véhicules à moteur dans la ville.

La prolifération des deux-roues a été contenue par les autorités locales qui n'autorisent les propriétaires qu'à transférer leur droit d’immatriculation, mais pas à acheter un nouveau vélomoteur (moins de 50 centimètres cubes). Il est également interdit d’utiliser les deux-roues de plus de 50 centimètres cubes (scooters et motocycles), sauf les véhicules électriques dans le centre-ville du fait de la pollution atmosphérique et sonore, et de l'insécurité.

En ce qui concerne les automobiles, l’acquisition du permis de conduire est particulièrement onéreuse et contraignante. Il coûte actuellement 500 US$ et comprend 3 semaines de cours, plus un mois de conduite et trois tests. L’acquisition d’un véhicule est également très coûteuse. Le prix d’un véhicule de tourisme fabriqué en Chine est d’environ 10.000 US$ en 2001. Une taxe de 10% sur la valeur d'achat et un grand droit d'immatriculation sont collectés au moment de l'achat.

En l'an 2000 ce droit a atteint environ 4.600 US$ par véhicule - à peu près le revenu par tête de la ville. En 1998, on a fixé à 50.000 le plafond annuel d'immatriculations de nouveaux voitures et camions ( Zhou and Sperling, 2001).

Encadré 3 : Le coût d'usage d'une voiture à Shanghai
Encadré 3 : Le coût d'usage d'une voiture à Shanghai

Les politiques de restriction de l'automobile à Shanghai ont récolté un certain succès. Pourtant, beaucoup d'habitants enregistrent illégalement leurs voitures dans d'autres villes, où les droits sont beaucoup plus faibles, ce qui conduit à un jeu interminable au chat et à la souris avec la police de trafic (Howard W. FRENCH, 2005). Une question clé est que Shanghai sera capable ou pas de poursuivre de telles politiques à l'avenir sous la pression du gouvernement central, du lobby automobile et de la population. Il est à noter que la ville compte trois groupes de construction automobile, soit plus de la moitié des constructeurs automobiles de la Chine et que la production automobile représente 20% du PIB de Shanghai (Wang, 2002).