- 6 - Guangzhou

A Guangzhou, la politique du gouvernement local est claire. Selon le maire en fonction Zhang Guangning en 2003, la ville de Guangzhou traite ses problèmes de trafic en construisant un réseau de transport efficace au lieu d'imposer les restrictions sur la propriété de voiture privée. "Il y a approximativement 15.000 demandes d'immatriculation de voiture particulière chaque mois à Guangzhou, capitale de la province de Guangdong en Chine du sud, et ce chiffre augmentera encore", a-t-il dit. Le nombre de voitures vendues dans la province de Guangdong représente environ 30% du total national en 2002. Zhang a dit que le gouvernement local ne limiterait pas le désir des habitants de Guangzhou de posséder une voiture mais qu'au contraire, des politiques plus favorables seront décrétées pour encourager l'achat de voitures. Selon lui, pour faire face aux problèmes de trafic dû à la croissance du parc automobile, le gouvernement fait des efforts pour construire des routes et le métro, et renforcer la gestion de transport. La restriction d'usage du motocycle99 et le contrôle des émissions de l'automobile seront pourtant intensifiés dans la ville de Guangzhou.

Donc, malgré une part faible de la voirie par personne par rapport aux villes américaines et européennes, la tendance à la motorisation en voiture particulière se poursuit dans les villes de l'Asie du Sud-Est et chinoises. La plupart des autorités croient que l'expansion de réseau de voirie est la solution au problème de la congestion et négligent donc les mesures économiques. Sauf Singapour où les mesures de restriction d'usage de l'automobile ont été appliquées depuis longtemps, les autres villes d'Asie du Sud-Est et chinoises manquent d'instruments économiques et d'approches basées sur le marché.

Certes, nombreuses mesures ont été prises pour réduire le niveau d'émissions mais les prix de carburant restent bas par rapport à ceux pratiqués en Europe. Sous la séduction de l'industrie automobile ainsi que la pression des usagers de voitures particulières, les gouvernements n'appliquent que les mesures administratives comme la taxation élevée sur l'importation, le "3 en 1", ou le programme pair-impair. Une politique cohérente qui doit faire payer aux automobilistes le coût d'usage de l'espace de voirie et de stationnement, le coût de la pollution, etc. serait nécessaire à ces villes pour lutter efficacement contre les externalités liées aux transports.

Notes
99.

Pour faire face à la pollution de l'air dont la ville de Guangzhou attribue la responsabilité au deux-roues à moteur, elle ne délivre plus depuis 1998 le permis de conduire pour de nouveaux motocycles. Les vieux motocycles sont mis à la ferraille. L'usage du motocycle est interdit sur plusieurs routes et pendant certaines périodes de la journée. Sur les routes où les motocycles sont autorisés, on essaie de séparer le trafic de motocycle des autres modes motorisés. (Cheatham, 2002)