Avec l’élévation du niveau de vie de la population, le Viêt-nam a connu une progression foudroyante de motorisation deux roues et l’on est en droit de s’attendre à ce que la motorisation voiture particulière prenne le relais. En 2004, le parc de voitures pour l’ensemble du pays était de 600.000 véhicules environ. A Hanoi, en dix ans, le nombre de voitures immatriculées est passé de 52.536 véhicules en 1994 à 149.333 en 2004. Selon un rapport du Comité populaire de Hanoi, si aucune mesure restrictive n’est prise, le parc de voitures progresserait de 246% au cours des cinq prochaines années. 192
Face à cette tendance, les avis sont partagés quant à l’opportunité ou non de développer une industrie automobile au Viêt-nam, de freiner la motorisation de la population par des mesures restrictives comparables à celles prises pour les deux roues à moteur. Dans leurs discours les différents responsables de Hanoï et Hô Chi Minh Ville semblent vouloir refuser un développement massif de la voiture particulière qui se ferait au détriment du patrimoine urbain.
Selon nous, le passage massif des deux-roues motorisés à la voiture aura du mal à se dessiner. A la différence des autres villes en développement comme Bangkok, les conditions spécifiques observées à Hô Chi Minh Ville et à Hanoi font que la perspective du report modal vers l'automobile privé est peu probable pour deux raisons principales :
Depuis ces années récentes, les autorités municipales de Hanoï et Hô Chi Minh Ville se trouvent de plus en plus confrontées à une croissance du parc automobile. La "bonne nouvelle" est qu'elles sont bien conscientes des enjeux liés au passage du deux-roues à moteur à la voiture particulière. La progression du taux d'équipement des ménages en voitures risque de se heurter dans les centres villes aux problèmes de stationnement sur voirie et que la construction de parkings de grande capacité impliquerait la destruction d'immeubles à usage d'habitation, le relogement des populations expulsées à la périphérie. La prise de conscience des pouvoirs publics de plusieurs contraintes posées par la forme urbaine, la conservation du patrimoine, la capacité de financement, etc. les conduirait sans doute à prendre des mesures nécessaires pour freiner la croissance automobile.
Bien que cela ne soit pas bien défini dans la politique de transport, le discours des responsables est assez clair : La construction de parkings dans les districts ne doivent pas toucher les patrimoines architecturaux et urbains et l'Etat ne subventionne pas les parkings. Une seule perspective qu'on voit évoquer de temps en temps dans la presse est la construction de parkings souterrains mais comme nous l'avons montré dans le chapitre 6, les coûts d'investissement seront énormes compte tenu de la valeur foncière extrêmement élevée de Hanoï et Hô Chi Minh Ville. Tout cela revient à dire que les usagers de voiture seront découragés par la rareté de parkings et le prix élevé de stationnement. Une politique tarifaire a été évoquée par les responsables dans les deux villes pour renchérir le coût de stationnement en centre ville (jusqu'à un million de VND par mois à Hanoï) et l'application éventuelle d'un péage urbain comme le préconisent plusieurs experts .
Il semble que la politique des pouvoirs publics ne dissuade pas trop brutalement l’accès à l’automobile pour tenir compte des partisans d’une industrie au Viêt-nam tout en prenant un ensemble de mesures dissuadant un usage systématique dans les villes, surtout les centre villes.
Informations tirées de Vnexpress www.vnexpress.net