2.3.1. Favoriser les activités d’auto-explication sur les exemples

Pour tenter de comprendre la nature des activités mises en œuvre par les apprenants face à des problèmes résolus, un certain nombre de recherches expérimentales ont consisté à demander aux sujets de verbaliser durant l’étude d’exemples. Ces travaux ont ainsi mis en évidence certaines verbalisations et activités associées à une bonne compréhension des exemples.

Dans une étude princeps, Chi, Bassok, Lewis, Reimann et Glaser (1989) distinguent les verbalisations associées à de bonnes performances en résolution de problèmes de celles qui sont plutôt associées à de mauvaises performances. Dans cette recherche, les sujets doivent étudier des principes théoriques du domaine de la physique puis trois exemples en les commentant à voix haute. Ensuite ils doivent résoudre trois problèmes isomorphes. A partir des performances obtenues pour les problèmes du post-test, les auteurs distinguent deux groupes de sujets : un groupe qui réussit bien les problèmes du post-test et un groupe qui échoue. Chi et al. (1989) étudient alors ce qui a distingué ces deux groupes dans la phase d'analyse des exemples qui précédait le post-test. Leurs résultats montrent que leurs verbalisations se distinguent, non pas par leur nombre, mais par leur contenu. Les bons apprenants tentent plus souvent d'établir des liens entre les différentes étapes de résolution, et s'interrogent sur les conditions d'application et les buts des opérateurs qu'ils utilisent. Ces verbalisations qualifiées d’« auto-explications » sont définies par les auteurs comme des propos qui appartiennent au domaine étudié, des actes exploratoires susceptibles de conduire à la solution, par opposition aux propos dans lesquels les sujets commentent simplement leur niveau de compréhension.

Cette première recherche a ouvert la voie à tout un domaine de recherche sur les auto-explications et leur rôle (Chi De Leeuw, Chiu et La Vancher, 1994 ; Pirolli et Recker, 1994 ; Renkl, 1997 ; Van Lehn, 1998).