Rôle de la similarité/dissimilarité des exemples utilisés et des problèmes donnés à la suite

Dans les travaux que nous avons présentés, le facteur manipulé concerne la similarité/dissimilarité des problèmes corrigés donnés aux apprenants. Dans ces travaux, après l'étude des exemples, l'apprentissage est testé en donnant aux sujets de nouveaux problèmes à résoudre, la plupart du temps éloignés de par leur habillage des exemples étudiés. Cependant, en situation « naturelle », l'apprentissage ne se limite pas en règle générale à une unique phase d'analyse d'exemples. C'est l'alternance d'analyses d'exemples et des tentatives de résolution de nouveaux problèmes qui est source d'apprentissage. Quel mécanisme est à la source de cet apprentissage ? Comment le favoriser ? Les recherches qui ont étudié cette question montrent que lorsque l’on donne un problème à résoudre, les sujets qui ne maîtrisent pas parfaitement les concepts en jeu réussissent mieux ce problème (Ross, 1984; 1987; 1989) s’il est proche de l’exemple étudié et que la réussite de ces problèmes « proches » est une source importante d'apprentissage. Ainsi, Ross et Kennedy (1990) comparent des sujets qui, après avoir étudié des exemples de probabilités, résolvent des problèmes qui en sont proches de par leur habillage (par exemple dans les exemples comme dans les problèmes il est question de mécaniciens et de voitures) à des sujets qui résolvent des problèmes plus éloignés de par leur habillage (pour ces sujets, dans les problèmes tests il est par exemple question de chevaliers et de chevaux). Les auteurs testent lors d'un deuxième post-test si les sujets ont élaboré une représentation abstraite des principes théoriques présents dans les exemples et les problèmes. Leurs résultats montrent qu'à long terme, des sujets qui ont rencontré des problèmes proches ont élaboré des connaissances moins attachées à un contexte que des sujets qui ont rencontré des problèmes éloignés. Si la généralisation produite par des processus de détection de similitude est supérieure lorsque les exemples sont contrastés de par leur habillage, ici le résultat inverse est observé : la généralisation est plus forte quand les traits de surface sont proches.