Utilisation du raisonnement à partir de cas en EIAH

Le raisonnement à partir de cas a souvent été utilisé dans le domaine des EIAH. Il a d’abord été employé comme résolveur de problèmes. Un résolveur utilisant le RàPC peut présenté la solution du problème ainsi que l’ensemble des étapes qui ont conduit à la solution. C’est ainsi que fonctionne le système CATO (Aleven, 2003). Le RàPC peut également être utilisé pour modéliser les connaissances de l’apprenant. Ainsi, il peut permettre de comparer la production de l’apprenant à la solution d’un expert (Shiri, Aimeur et Frasson, 1998), de représenter la progression de l’apprenant (Khan, 2000), ou encore de diagnostiquer ses erreurs (Aka et Frasson, 2002). Le RàPC peut aussi permettre de choisir une stratégie d’apprentissage adaptée à l’apprenant (Gilbert, 2000) ou de proposer des parcours de navigation adaptés à l’apprenant dans un hypermédia (Funk et Conlan, 2002 ; Héraud, 2002 ; Stottler et Ramachandran, 1999) en comparant le modèle de l’apprenant avec les parcours d’autres apprenants (qui forment la base de cas).

L’application la plus proche du principe proposé dans le projet Ambre est l’enseignement à base de cas (« Case-Based Teaching ») (Schank et Edelson, 1990 ; Masterton, 1997 ; Aleven et Ashley, 1997 ; Bélanger, Thibodeau et Aïmeur, 1999 ; Burke et Kass, 1996 ; Capus et Tourigny, 2000 ; Joiron et Leclet, 2003). Les systèmes utilisant cette stratégie d’apprentissage proposent à l’apprenant un cas proche du cas à traiter (le problème à résoudre). Par exemple, le système Foresti (Bélanger, Thibodeau et Aïmeur, 1999) propose des problèmes à résoudre, puis présente la solution de l’expert et la solution construite par un système de RàPC afin que l’apprenant puisse comparer sa réponse à celles qui lui sont proposées. L’environnement DIACOM (Joiron et Leclet, 2003) propose une autre forme d’enseignement à base de cas. Cet environnement est un forum qui supporte une activité de formation continue basée sur le partage et la confrontation de cas cliniques. Lorsqu’un utilisateur dépose un cas clinique, le système recherche un cas similaire parmi les cas proposés par d’autres pour encourager la confrontation. Le système choisit le cas clinique en fonction de la similitude de la description du cas, mais aussi en fonction des différences dans la façon dont les cas se résolvent.

Ainsi, suivant l’EIAH, les cas peuvent représenter l’expérience d’un expert ou d’autres apprenants. De plus, plusieurs niveaux d’interactivité entre l’apprenant et le système sont possibles (Tourigny et Capus, 2000). L’apprenant peut demander au système de trouver un cas similaire et d’expliquer comment l’exemple a été résolu. Le système peut aussi être à l’origine de l’interaction en proposant un cas à l’apprenant lorsque cela semble nécessaire. Par exemple, le système SPIEL (Burke et Kass, 1996), destiné à favoriser l’apprentissage de conduites sociales adaptées, présente des cas de conduite sociale adaptée lorsque qu’il détecte que l’apprenant a pris un risque ou qu’il a rencontré un échec dans l’interaction. Ainsi, l’enseignement à base de cas utilise le RàPC pour trouver un cas qui peut aider l’apprenant.

Tout comme l’enseignement à base de cas, le projet Ambre propose d’aider l’apprenant en lui permettant de se référer à un cas proche pour résoudre un nouveau problème. Cependant, contrairement aux autres systèmes, le cas proche est choisi par l’apprenant lui-même, et non par le système. Pour faciliter ce choix, le système aide auparavant l’apprenant à reformuler le problème à résoudre afin de le comparer plus facilement à la base de cas. Le système propose également un diagnostic des réponses de l’apprenant.