Évaluation analytique

L’évaluation analytique consiste à étudier les interfaces selon un ensemble de référents afin de contrôler qu’elles possèdent bien certaines qualités et de détecter les problèmes qu’elles peuvent poser. Il existe plusieurs manières de conduire une évaluation analytique. Cette évaluation peut être faite par des experts s’appuyant sur des listes de critères conçues par des ergonomes (Bastien et Scapin, 1993 ; Nielsen, 1993 ; Lewis et al., 1990). Ainsi Nielsen (1993) et Schneiderman (1992) distinguent cinq attributs de l’utilisabilité :

  • l’apprentissage (de l’utilisation du système),
  • l’efficacité (la facilité à réaliser la tâche souhaitée),
  • la mémorisation (la capacité à reprendre en main rapidement le système lors d’utilisations espacées),
  • les erreurs (liées à l’utilisation du logiciel),
  • la satisfaction subjective de l’utilisateur.

Bastien et Scapin (1993) proposent, eux, huit critères ergonomiques pour l’évaluation des interfaces (qui recoupent parfois les attributs présentés précédemment). Citons pour exemple le critère de gestion des erreurs : « Le critère gestion des erreurs concerne tous les moyens permettant d'une part d'éviter ou de réduire les erreurs, et d'autre part de les corriger lorsqu'elles surviennent. Les erreurs sont ici considérées comme des saisies de données incorrectes, des saisies dans des formats inadéquats, des saisies de commandes avec syntaxe incorrecte, etc. Trois sous-critères participent à la gestion des erreurs : protection contre les erreurs, qualité des messages d'erreurs et correction des erreurs. » (Bastien et Scapin, 1993).

Pour faciliter l’évaluation analytique, il existe également des check-lists qui permettent de vérifier point par point que le logiciel est conforme à un certain nombre de critères.

Une autre méthode d’évaluation analytique consiste à spécifier des tâches et des séquences d’actions dans le logiciel et à imaginer ce que ferait l’utilisateur dans ces situations. Ces inspections cognitives (cognitive walkthroughs) (Lewis et al., 1990) permettent ainsi de s’assurer que le système peut réaliser les actions souhaitées et d’identifier quels problèmes peuvent se poser.