1.5.1. Le schéma de A. Godart un siècle après : Première phase du cours.

Nous rappelons ici ce que préconisait A. Godart pour la première phase du cours de langue avec texte.

Préparation mécanique du texte
Explication préalable des mots inconnus. (A. Godart ne la recommande pas mais constate que beaucoup de professeurs l’utilisent)
Lecture par le professeur. Elle doit être un modèle phonétique et être assez expressive pour faciliter la compréhension des élèves.
Lecture par les élèves mais A. Godart conseille de ne faire lire qu’après le commentaire, quand la compréhension est assurée.

Les documents d’accompagnement de 1997 retiennent ce qui est la partie centrale des propositions de A. Godart:

‘« La lecture expressive par le professeur : intonation (notamment sur la répétition de Timoteo : joie, crainte, expectative, etc.), gestes, mimes (le professeur élucide da una palmada en frappant dans ses mains) détermine pour une large part les réactions des élèves. » 25

L’un et l’autre textes soulignent l’importance de l’oralisation du passage dans le but d’en faciliter la compréhension et invitent donc le professeur à transformer le code graphique en un code oral le plus riche possible faisant appel à la perception par les sens de l’ouïe et de la vue.

D’ailleurs, lorsque le professeur frappe dans ses mains, on ne sait plus quel sens est le plus sollicité, d’autant que rien ne nous précise si la lecture se fait à livre ouvert ou fermé. A. Godart n’aurait certainement pas désavoué le procédé kinesthésique qui évite à la fois une explication préalable du mot inconnu et le détour par la langue maternelle. On remarquera cependant l’insistance avec laquelle le texte de 1903 préconise une réalisation phonétique exemplaire alors que le texte contemporain ne l’évoque pas. Il ne faut certainement pas voir là d’opposition. La connaissance des contextes d’écriture permet de lever toute ambiguïté : pour le texte ancien, il convient de rappeler que le mot « phonétique » recouvre alors l’ensemble de la phonologie et que d’autre part, la méthodologie en vigueur précédemment avait tellement négligé cet aspect que les professeurs de langues accusaient un sérieux déficit en cette matière ; pour le texte proche de nous, la précision va de soi d’autant que dans la partie des documents d’accompagnement que nous étudions un paragraphe est consacré à la langue du professeur :

‘« C’est d’abord la langue du professeur que les élèves vont entendre et essayer de comprendre : la qualité de la prononciation et de l’élocution, l’intonation, le débit et le rythme, l’authenticité de son expression vont déterminer pour une large part et la compréhension et l’expression de ses élèves ; elle joue un rôle déterminant dans les exercices de lecture expressive. » 26

Notes
25.

France, M.E.N. Espagnol. Accompagnement des programmes de 5° et 4°, 1997, p. 24.

26.

Ibid. p. 19.