1.5.2. Le schéma de A. Godart un siècle après : Deuxième phase du cours, première partie.

Selon A. Godart la deuxième phase devait se scinder elle-même en deux parties.

‘1) « Synthèse de contenu », qui correspond à un travail en compréhension globale débouchant sur un résumé. Questions simples pour faire dire à l’élève ce dont il s’agit, ce qu’il a pu comprendre et une fois ses idées « débrouillées », « l’amener à exprimer sommairement cette idée d’ensemble et à la condenser en un résumé aussi réduit que possible. »’

La compréhension globale dont il est question ici ne peut être, de la part de l’élève que le fruit d’une reconnaissance : « faire dire à l’élève ce dont il s’agit » c’est bien exiger de lui de mobiliser ce qu’il sait pour donner du sens à ce qu’il reçoit. Le texte des documents d’accompagnement est plus explicite à cet égard, il précise même que le professeur aura rendu la chose possible par des travaux préalables :

‘«Les premières réactions sont en général, des constats …Cette première compréhension est rendue possible par un travail précédent portant sur des situations de classe : elle passe par des mots (…) déjà employés, connus, oubliés par certains, retenus par d’autres, que l’on va réemployer dans un contexte différent de celui où ils ont été découverts. » 27

On voit que les deux textes organisent de la même manière le premier contact avec le texte et c’est ce que, pour l’heure, nous retiendrons. Nous aurons l’occasion plus loin, d’examiner les principes pédagogiques et les conceptions de l’apprentissage sur lesquels ils s’appuient.

Mais on remarquera que dans l’un et l’autre cas, l’élève est amené à rendre compte de ce qu’il a compris en le disant. En d’autres termes, ce qui est compris peut, tout naturellement, s’exprimer. Ce raccourci saisissant devra être interrogé : le texte contemporain, comme son prédécesseur, semble négliger que l’activité cognitive n’étant pas de même nature, il est probable que la production de sens sur le texte en LVE ne rende que très partiellement compte du sens perçu. Il nous reviendra de clarifier cela lorsque nous analyserons en quoi consistent les activités qui sont demandées à l’élève dans cette phase du cours. Ce qui ne manquera pas de déboucher sur une autre question tout aussi fondamentale qui est celle de l’activité produite par l’élève qui n’est pas l’auteur de l’interprétation avancée selon qu’il est lui-même parvenu ou non à donner un sens qui ne sera pas verbalisé. A ce stade de la réflexion on ne pourra en négliger la dimension psychologique.

Notes
27.

Ibid. p. 24.