2.1. Quelles techniques sont mises en œuvre dans le C.M.D.D. d’espagnol ?

Nous rappelons que pourC. Puren la méthodologie est un :

‘«  …ensemble cohérent de procédés, techniques et méthodes qui s’est révélé capable, sur une certaine période historique et chez des concepteurs différents, de générer des cours relativement originaux par rapport aux cours antérieurs et équivalents entre eux quant aux pratiques d’enseignement / apprentissage induites. » 40

Si le cours magistral dialogué contemporain d’espagnol s’inscrit dans le cadre de la Méthodologie Active, il nous paraît important, dans la perspective de déterminer ultérieurement la fonction de chacun de ses acteurs, de décrire dans les projets de cours que constituent les documents d’accompagnement, dans les scripts de cours et dans les rapports d’inspection dont nous disposons, l’ensemble des méthodes utilisées. Méthode s’entend ici comme « l’ensemble des procédés et des techniques de classe visant à susciter chez l’élève un comportement ou une activité déterminés. » 41

C’est sur ces réalités objectives que nous pourrons fonder notre recherche des principes pédagogiques qui doivent régir l’enseignement de l’espagnol dans l’esprit des rédacteurs des Instructions.

Parce qu’elle repose d’abord sur la méthode qui fait obligation absolue de l’usage de la langue étrangère dans la classe, sans aucun détour par la langue maternelle, la Méthodologie Directe en a pris le nom mais elle ne saurait se réduire à cette seule technique. A la faveur des évolutions postérieures, des compromis avec la Méthodologie Traditionnelle, les méthodes s’assoupliront. La mesure que nous prendrons de l’écart entre leur description dans la Méthodologie Directe et leur réalité présente permettra de cerner les caractéristiques actuelles du C.M.D.D. d’espagnol. Bien que l’imbrication de ces méthodes soit grande et que leur concomitance brouille leurs contours, nous allons tenter de faire le point sur les trois méthodes qui, selon C. Puren, constituaient le noyau dur de la Méthodologie Directe : la méthode directe, la méthode active, la méthode orale et leurs satellites la méthode intuitive, la méthode imitative, la méthode interrogative et la méthode répétitive mais il faut nous arrêter un instant sur les matériaux qui avec les textes institutionnels (Instructions Officielles, documents d’accompagnements, publications diverses) et les manuels en vigueur constituent notre corpus.

  • Des scripts de cours (voir annexes XVIII à XX) : deux professeurs, l’un enseignant en collège, l’autre en lycée dans l’Académie de Nancy-Metz nous ont confié des enregistrements audio réalisés lors de leurs cours. Nous les avons sollicités parce que leur expertise est reconnue et donnée comme exemplaire par le corps inspectoral (Inspection académique et Inspection Générale pour le professeur de lycée). Le professeur de lycée bénéficie dans sa salle de cours d’une installation fixe de prise de son, ce qui permet aux élèves qui le souhaitent de disposer de la « bande son » du cours d’espagnol pour travailler à la maison. Les conditions d’observation sont donc ici optimales car le dispositif d’observation n’est pas étranger, il est inscrit dans le quotidien des élèves. Ces scripts réalisés à partir d’enregistrements sonores de dix cours de Première et de Terminale seront notés lycée 1, lycée 2 etc. Les enregistrements en collège ont été réalisés sur deux heures de cours dans une classe de quatrième pour qui l’expérience était inédite. Ils seront notés : collège 1, collège 2.
  • Des rapports d’inspection (voir annexes I à XXVII) : sur les trente collègues que nous avons sollicités personnellement, dix-neuf ont répondu favorablement à notre demande. Nous avons sollicité à parts égales des collègues qui se disaient satisfaits de leur rapport d’inspection et des collègues qui s’en disaient mécontents. Des dix-neuf que nous avons recueillis, douze se placent dans cette dernière catégorie. Les rapports d’inspection seront notés : rapport n°1, rapport n° 2 etc. selon un ordre que nous avons arbitrairement établi.

Notes
40.

Op. cit. p. 17.

41.

Op. cit. p. 16.