2.4. La prise de parole, une ardente obligation. Aujourd’hui autant qu’hier.

Le rapprochement de cette problématique de la méthode productiviste née de la mise en place de la Méthodologie Directe avec celle qui transparaît dans les textes de notre corpus est saisissant. Le constat qui s’impose c’est que, quels que soient les textes émanant de l’institution, partout on presse le professeur de faire parler les élèves et on en fait la priorité absolue qu’il s’agisse des textes concernant le premier ou le second cycle. D’ailleurs les Instructions de 1994 concernant le lycée s’ouvrent sur le constat amer que ce qui constitue l’objectif premier du professeur au moment d’organiser sa séance de cours d’espagnol, « l’expression orale », est difficile à atteindre pour des raisons qui touchent au développement des adolescents. Malgré tout, le texte laisse à penser qu’il ne saurait être question de surseoir :

‘« Comme au collège il [le professeur] organise son cours de façon à faire une grande place à l’expression orale [souligné dans le texte]. Mais sa tâche est ardue, car s’il est bien connu que les jeunes enfants, pendant leurs premières années d’apprentissage, prennent volontiers la parole et peuvent y trouver un plaisir comparable à celui du jeu, les adolescents des lycées, en revanche, ne montrent pas la même spontanéité. » 53

Et s’il faut conforter notre propos, il n’est que de prêter attention aux formulations dans les textes d’accompagnement des programmes de 5° et 4° 54

‘« Le professeur doit avant tout inviter les élèves à s’exprimer. »[Souligné par nous].’

Ces propos comminatoires trouvent un écho dans un rapport d’inspection en notre possession daté de 1998 :

‘« J’ai rappelé à M…que sa tâche première consiste à favoriser la prise de parole des élèves… » [Souligné par nous]. 55

Mais l’activité orale des élèves ne se décrète pas. Aussi, au fil des années, nombreuses sont les pistes qui ont été suggérées aux professeurs pour obtenir cette prise de parole de l’élève, quête toujours incertaine, souvent imprévisible dans ses résultats. A la lecture des textes en vigueur il apparaît que pour qu’il y ait activité de l’élève, c'est-à-dire prise de parole

Les Instructions Officielles suggèrent qu’à ces conditions, la prise de parole est le moyen de l’apprentissage.

Notes
53.

France, M.E.N. Espagnol. Classes de seconde, première et terminale, p. 33.

54.

Op. cit. p. 20.

55.

Rapport d’inspection n° 5.