2.4.2. La prise de parole est la réponse à des stimuli divers :

Nous reviendrons également sur cet aspect dans le chapitre suivant, nous nous contenterons ici d’évoquer tous les déclencheurs de parole que les Instructions Officielles détaillent et hiérarchisent :

1. Les stimuli que représentent les supports proposés à l’analyse eux-mêmes parce qu’ils correspondent aux goûts des élèves :

‘« …le professeur cherche d’abord à connaître les goûts ou les intérêts de ses élèves. Il peut ainsi dans un premier temps, retenir les textes, les images et les enregistrements qui correspondent à leurs préoccupations. » ⁵⁸ ’

ou parce qu’ils sont de nature à les intriguer, à les surprendre :

‘« Il aborde sans tarder les aspects originaux de ces cultures auxquels les élèves s’intéressent volontiers, mais que souvent ils ne soupçonneraient pas si on ne les leur révélait pas. » ⁵⁹ .’

1. Les stimuli qui renvoient à toutes les modalités de questionnement :

• Les questions elles-mêmes que les textes officiels organisent en deux catégories ( questions ouvertes ou questions fermées) à l’intérieur desquelles de nombreuses nuances peuvent être apportées.
• Les questions rituelles intériorisées :

‘« Il est essentiel d’entraîner les élèves à prendre la parole sans attendre les questions du professeur. C’est pourquoi ils doivent savoir ce que le professeur attend d’eux, notamment lors de la première phase de l’étude d’un document : dire ce que l’on comprend, ce que l’on voit, pense, ressent, etc. » ⁶⁰ ’

• Les questions suggérées par les amorces, les relectures, une intonation plus marquée sur un mot, un geste etc. Tous ces procédés relèvent bien du questionnement mais ils en sont des modalités différentes, le souci de susciter sans cesse la parole exige d’éviter un questionnement par trop répétitif dans sa forme, le texte cité plus haut est très explicite à ce sujet :

‘« Un questionnement systématique lors des activités orales démobilise les élèves et conforte la passivité ; les élèves sont réduits au rôle de répondeurs …Le recours exclusif au questionnement n’est pas adapté à la vie de la classe…Ceci ne signifie pas, au contraire, qu’il faille bannir toute question : il s’agit de prendre conscience qu’il faut moduler et varier la nature des sollicitations en fonction de l’objectif poursuivi. » ⁶¹ [C’est nous qui soulignons]’

Le terme de « sollicitation » dit assez que la prise de parole de l’élève est la réaction que doivent susciter les stimuli variés et incessants qu’il reçoit de la situation et du maître. Leur multiplication garantit que le flux de la parole de l’élève ne cessera pas. Lorsque nous examinerons le rôle de l’élève nous retrouverons sans peine les méthodes secondaires de la méthode active qu’évoque C. Puren : la méthode interrogative, la méthode intuitive, la méthode répétitive.