8.4.3. Sauvé des eaux.

Dans la mesure où ils ont pour fonction d’expliciter pour les professeurs d’espagnol les termes des Instructions Officielles et de les opérationnaliser, l’étude des documents d’accompagnement des programmes de seconde vont nous permettre de montrer si le cours canonique d’espagnol survit aux objectifs d’apprentissage des savoir-faire langagiers affichés par le préambule commun aux langues et pour lesquels nous avons montré son incapacité.

Or il ne fait pas de doute que pour le rédacteur de ce texte il ne saurait y avoir de rupture avec le cours magistral dialogué traditionnel. On en voudra pour preuve les incessantes références à un habitus des professeurs d’espagnol évoqué comme allant de soi au point que les pratiques pédagogiques et didactiques mentionnées ne sont ni expliquées, ni justifiées. On parle ainsi des « supports utilisés d’ordinaire en classe d’espagnol » 324 , ou de « l’habituelle analyse de détail » 325 et lorsqu’on propose au maître des exemples concrets de traitement didactique de documents, on trouve par exemple, concernant la première phase de travail avec la classe, des recommandations ainsi formulées :

‘« Le professeur donnera les consignes habituelles pour une exploration individuelle du document par les élèves. » 326

ou

‘« L’essentiel étant de démontrer la violence qui accompagna dès le début la rencontre de deux civilisations aussi différentes, le professeur invitera les élèves à repérer dans les textes les éléments traduisant cette violence, après la phase habituelle d’élucidation et d’identification des lieux, de l’époque et des personnages. » 327 [C’est nous qui soulignons]’

Ce rappel de pratiques communes est assorti de considérations qui réaffirment les principes que nous avons isolés, qu’il s’agisse de l’objet langue à apprendre, de son rapport à la culture ou des modalités de l’apprentissage.

Notes
324.

Op. cit. p. 48.

325.

Ibid. p. 49.

326.

Ibid. p. 26.

327.

Ibid. p. 25.