2.1.2. Deuxième clarification : communication publique / communication privée.

S. Erard et B. Schneuwly étudient la possibilité d’enseigner l’expression orale en travaillant des « genres » de l’oral public. La distinction qui est opérée entre l’oral public et, en creux, l’oral privé, est naturelle dans la mesure où il s’agit d’enseigner l’oral dans la langue que pratiquent les apprenants dans leur sphère privée. Parce que, en langue étrangère, l’oral privé est à construire autant que l’oral public, l’enseignement de langue étrangère ne saurait en faire l’économie d’autant qu’il va permettre à l’apprenant, comme nous l’avons montré sous un autre angle, dans le premier chapitre de cette seconde partie, de prendre conscience de l’usage intime qu’il s’est construit du langage. Non que l’apprentissage de l’oral public en langue première ne le fasse pas, mais il le fait en extériorité, en travaillant l’écart, quand l’apprentissage de langue étrangère le fait, ou peut le faire si on en crée les conditions, en interrogeant les rapports les plus intimes que l’individu s’est créés avec le monde par le langage, lui permettant ainsi d’accéder plus sûrement à cette conscience de langage dont nous avons parlé.