I.3.2. Films

La littérature relative aux films comme outil d’enseignement de la chimie est pauvre bien que ce moyen de communication ait proliféré dans le domaine scientifique. Grâce au développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’enseignement des sciences se voit doté d’aides didactiques de plus en plus efficaces et décisives pour son évolution, bien que peu utilisés dans les faits.

Pour Jacquinot (1977, p.63-64), un film à "intention didactique" a une structure signifiante propre qui repose sur (i) la relation entre le message filmique et le monde qu’il représente, (ii) un discours centré sur le destinataire, (iii) la codification de l’agencement des images et (iv) l’articulation des rapports entre la bande image et la bande son. Elle considère que le film favorise chez l’élève une auto-construction du savoir en jeu.

Robles (1997) et Quintana-Robles (1997) ont étudié les films comme support et aide didactique pour l’enseignement des sciences pour lequel ils ont également discuté la place de l’audiovisuel. Robles (1997) considère l’intérêt d’utiliser le film comme outil dans le processus d’enseignement-apprentissage, vue la capacité de mobilisation perceptive, affective et motivationnelle reconnue au langage audiovisuel. Il a expliqué les multiples intérêts de l’utilisation des films : a) montrer un phénomène avec facilité ; b) suppléer aux limites de nos sens dans l’observation de phénomènes qui, eu égard à leur vitesse, sont trop rapides ou trop lents pour être observables ; c) faciliter l’accès et l’expression d’éléments difficilement exposés par le seul langage verbal ; d) permettre aux élèves de voir ce qui est expliqué oralement par l’enseignant (Robles, 1997, p.39). Quintana-Robles (1997) a mentionné que le film favorise la compréhension des élèves puisqu’il leur permet de voir en même temps ce qui est expliqué et ce qui les amène à se concentrer sur la compréhension du contenu. Elle pense que les principaux apports du film ciblent souvent l’illustration et l’aide à la motivation ou à la mémorisation. Le film est considéré par Astolfi (1989) comme une aide pédagogique, dans la mesure où il se réfère à un apprentissage conceptuel particulier. Il ne remplit ce rôle que si son rythme est contrôlé par ceux qui le regardent. Martins (1990) a signalé que, grâce à l’utilisation du film, on peut provoquer chez l’apprenant l’activation de l’attention, l’aide à la mémorisation, la facilitation de la compréhension de concepts, la sensibilisation au thème et l’implication plus intense de l’individu. Pour cet auteur, le film peut faciliter la compréhension des concepts grâce à l’illustration de l’abstrait.

Plusieurs recherches ont fait le point sur l’effet positif de l’audiovisuel dans le processus d’enseignement-apprentissage: clarté, facilité dans la compréhension, la mémorisation, l’activation de l’attention, etc. Robles (1997) a affirmé que l’audiovisuel a été utilisé, d’une part en raison de son pouvoir de conviction et de désignation et, d’autre part, à cause de sa capacité supposée à faciliter les apprentissages. Il pense que les documents audiovisuels permettent de présenter et d’expliquer les phénomènes ou les situations pour lesquelles les éléments dynamiques jouent un rôle fondamental, quand les mots sont inefficaces ou quand ils ne peuvent donner seuls qu’une idée vague et imprécise de la situation. Pour Peraya (1993), l’audiovisuel est sollicité pour sa fonction psychologique de motivation et son pouvoir de conviction importants, sa faculté de visualisation des phénomènes imperceptibles et d’aide à la mémorisation. Il considère que les moyens audiovisuels sont au service de l’enseignement d’une discipline. Duchastel et al. (1988) ont signalé trois rôles que doit tenir l’audiovisuel en pédagogie : a) rôle attentionnel (il peut motiver) ; b) rôle explicatif (il peut faciliter la compréhension) ; c) rôle rétentionnel (il peut aider à la mémorisation).

Not (1979, cité par Robles, 1997, p.26) soutient une position favorable à l’égard des apports de l’audiovisuel dans le processus enseignement-apprentissage. Il considère qu’une des conditions fondamentales, pour que l’acquisition des connaissances se produise, est la capacité de l’individu à reconstruire au niveau de ses structures mentales, des propriétés réelles des objets. L’individu doit ainsi parcourir à l’envers le cheminement de la mise en scène qui a abouti au film. A cet égard, Robles (1997) pense que les messages audiovisuels peuvent être employés en fonction de la matière à enseigner, mais aussi en tenant compte des caractéristiques du support utilisé par rapport aux objectifs pédagogiques fixés.

L’utilisation de vidéo de chimie a été rapportée pour différentes innovations. Goedhart et al. (1998) ont constaté une meilleure perception de la relation entre la théorie et la pratique dans le cas de l’apprentissage de la distillation. Laroche et al. (2003) ont remplacé certaines expériences de chimie par leur vidéo pour réaliser des activités de groupes.