III.2.1.2. Action

Dans le cadre de la psychologie cognitive, Richard (2002) envisage l’action sous un double aspect : "Celui auquel on pense d’abord, c’est son déroulement : c’est l’exécution de l’action, son mode de réalisation. Cet aspect indique comment l’action s’exécute. L’autre aspect, c’est son résultat : l’état auquel elle aboutit (p.62)". Von Wright (1971, cité par Baudouin & Friedrich, 2001) a résumé le caractère double de l’action : "un événement en tant que système clos de comportement et une intervention intentionnelle". La sémantique de l’action fournit les catégories sans lesquelles on ne peut donner à l’action son véritable sens d’action. Évoquer des actions, c’est évoquer nécessairement des intentions, des buts, des raisons d’agir, des motifs, des agents, des responsabilités. L’analyse des propriétés sémantiques de l’action permet d’objectiver le sens de l’action (Baudouin & Friedrich, 2001). Friedrich (2001) pense que chaque type d’action est situé dans un monde bien spécifique : d’une part celui des objets et des changements réels et d’autre part celui des significations et des interprétations partagées. Les actions qu’effectue le sujet lors de la réalisation de la tâche permettent de passer d’un sous-but n à un sous-but n+1 (Tricot & Nanard, 1998).

Selon Thévenot (1998), une action peut obéir à différents niveaux d’exigences de coordination :

• Elle peut nécessiter un accommodement local, reposant sur des repères perceptifs localisés et personnalisés, qui sont le fruit d’une familiarisation progressive avec cet environnement.

• L’action peut encore être téléologique, c’est-à-dire caractérisée par un but volontaire. Ce but peut être individuel ou collectif, ce qui amène à considérer l’action (collective ou individuelle) avant l’individu. Dans ce régime d’action dit téléologique, les acteurs se coordonnent en recherchant et en explicitant des buts à poursuivre (ou poursuivis) et les moyens matériels et conceptuels à utiliser pour les atteindre. Les objets ou les règles présents offrent des références communes qui permettent une certaine mise en forme partagée des situations.