V.5.2. Résultats quantitatifs

La totalité des connaissances issues des 10 films visionnés au moins une fois par 12 élèves a été catégorisée et comptabilisée (voir l’annexe IV.9). Il en ressort une différence entre l’impact des versions P et R des films.

La répartition des connaissances (Fig. 5.15) montre que l’image est globalement plus utilisée dans les films P que dans leur version R. Nous appellerons cela la règle 1. Cela signifie que si le texte évoque plus les images, ce qui est le cas d’un texte d’accompagnement qui utilise plus largement des connaissances perceptibles, celles-ci ont plus réutilisées par le spectateur.

Figure 5.15 – Types de connaissances que les élèves ont repris dans les films P (à gauche) et R (à droite)

100% correspond à la réutilisation de 120 connaissances dans le diagramme de gauche et de 181 dans le diagramme de droite.

Ces diagrammes montrent également que la nature perceptible ou reconstruite des connaissances reprises par les élèves est fortement influencée par la nature des films visionnés. Nous appellerons cela la règle 2. Les films P, plus descriptifs, entraînent un discours de même nature. Les textes d’accompagnement des films R, qui utilisent plus le vocabulaire de la chimie (molécule, ion, réaction chimique, etc.), influencent également le spectateur qui, à son tour, utilise les notions évoquées pendant le film. Ce qui apparaît comme banal parce que l’on dispose ici à la fois des films P et R cesse d’être évident dans l’utilisation habituelle des films pour lesquels on ne dispose bien sûr que d’un unique film. Nos résultats montrent que l’analyse de ce dernier permet de prévoir si les élèves qui l’auront vu seront en situation de produire un discours plutôt P ou R.

L’utilisation d’un film par les élèves dans sa version P et dans sa version R est donnée dans le tableau 5.9.

Tableau 5.9 – Utilisation des connaissances de film par les élèves dans ses versions P et R

Les films mentionnés dans le tableau ont été regardés plusieurs fois et ils ont été utilisés par les élèves. Les diagrammes illustrent la différence d’impact des versions P et R d’un même film sur son utilisation par les élèves.

Une autre comparaison de l’utilisation des films par les élèves dans leur version P et dans leur version R a été réalisée à partir de la nature des images de ces films. Leur utilisation par les élèves est donnée dans le tabelau 5.10.

Tableau 5.10 – Utilisation des connaissances de film par les élèves dans ses versions P et R selon la nature de l’image

Ces diagrammes montrent que la nature de l’image (animation, diaporama ou vidéo) n’influe pas sur les règles 1 et 2 montrées précédemment qui permettent de prévoir l’impact différent des films P ou R.

Nous avons cherché également l’influence de la nature du texte d’un film sur son utilisation par deux autres binômes d’élèves (Gloria – Guy et Galla – Jéremy). Dans l’expérience réalisée avec ces deux binômes, les consignes imposaient que les élèves voient d’abord les films puis répondent aux questions, ce qu’ils ont fait. 7 films ont été regardés dans leurs versions P ou R, et 3 ont été utilisés pour répondre aux questions. La totalité des connaissances issues des 3 films visionnés au moins une fois par ces 4 élèves a été catégorisée et comptabilisée (voir l’annexe IV.12). Les résultats obtenus confirment la règle 2 de l’utilisation des films P et R précédemment énoncée. En ce qui concerne la règle 1 (l’image est plus utilisée pour les films P que R), les résultats globaux (Fig. 5.16) ne sont pas aussi tranchés. Cela s’explique par le fait qu’un des films a fait exception (Effets des pluies acides) comme le montre le tableau 5.11.

Figure 5.16 – Types de connaissances que les élèves ont repris dans les films P (à gauche) et R (à droite)

100% correspond à la réutilisation de 38 connaissances dans le diagramme de gauche et de 36 dans le diagramme de droite.

Tableau 5.11 – Utilisation des connaissances de film par les élèves dans ses versions P et R