VI.2.2. Construction d’une carte conceptuelle

Novak (1990) et Wandersee (1990) ont proposé une description de la technique de traçage des cartes conceptuelles. Ils disposent pour ces cartes d’une théorisation et d’un ensemble de règles à suivre en vue de leur élaboration. Jacobi et al. (1994) ont rappelé brièvement des règles qui sont généralement admises pour la construction des cartes conceptuelles : "Le chercheur isole et choisit les concepts pertinents, les hiérarchise par niveaux ordonnés, puis il relie les concepts entre eux par des ponts ou des liens homogènes. Enfin, il ordonne et lisse la carte (p.14)". Dans toutes les représentations de la carte conceptuelle, on effectue un étiquetage de concepts ou notations, avec en général une hiérarchisation et des mises en relation. Puis une spatialisation de ces étiquettes et de leurs liens est réalisée. Le découpage d’un ensemble de connaissances dépend donc des choix liés aux buts visés (Tiberghien, 1994b). Dans la plupart de leurs utilisations, les cartes conceptuelles assurent une fonction d’organisation des connaissances relatives à des concepts. Le choix des termes pour les étiquettes implique l’élimination d’autres termes et leur place au sein d’une hiérarchie (Tiberghien, 1994b, p.55).

Bueger-Vander Borght et Lambert (1994, p.76-77) ont proposé les étapes de construction d’une carte conceptuelle :

• Isoler et choisir les "concepts" pertinents – La première chose à faire est d’identifier les concepts-clés, de les arranger du général au particulier, et les connecter les uns aux autres.

• Hiérarchiser les concepts – Il s’agit, au cours de la lecture d’un texte, de repérer les catégories les plus générales (implicites ou explicites), susceptibles de permettre un regroupement de concepts, puis d’établir un classement des concepts du plus générique au plus spécifique, de manière à faire percevoir une certaine hiérarchie, pour arriver, en fin de liste, aux exemples.

• Construire la carte – Construire la carte demande de répartir les concepts et les liens en respectant des conventions d’écriture comme par exemple :

- Les concepts sont désignés par un nom commun, un adjectif ou un verbe, lorsque ces derniers sont employés comme substantifs, ou encore par un adjectif lorsqu’ils précisent un concept plus général, écrits en lettres minuscules, et entourés par des ellipses, des rectangles ou des triangles selon le choix du constructeur.

- Chaque forme ne contient qu’un mot, excepté les cas où la compréhension d’un mot seul prête à confusion (exemple : système nerveux central…).

- Les concepts sont reliés par des mots-liens. On forme ainsi des propositions représentées par des lignes sur la carte (exemple : le réflexe a la fonction de protection, le réflexe nécessite la moelle épinière…).

- Des exemples sont placés en bas de page.