Utilisation des hyperfilms

Mettre en évidence l’utilisation des hyperfilms par les élèves a nécessité de créer un certain nombre de méthodes d’analyse. La construction d’une problématique de recherche concernant l’utilisation des hypermédias est toujours délicate, et nous nous sommes servi des opérations et les actions des élèves pour décrire leurs buts.

Nous nous sommes posés la question de savoir si l’on pouvait décrire, en termes d’actions et d’opérations relevées pendant la réalisation d’une tâche, l’activité cognitive des élèves qui utilisent un hyperfilm. Cela nous a conduit à considérer que l’élève disposait de deux lieux de travail, celui de la tâche et celui de l’hyperfilm. Le passage d’un lieu à l’autre a révélé de nombreuses possibilités, l’élève pouvant quitter l’hyperfilm soit pour lire ou relire une question, pour en discuter, ou pour écrire ou relire sa réponse. Le passage du lieu de la tâche à l’hyperfilm a pu se faire pour chercher un film, le regarder ou en discuter. Les motifs de passage d’un lieu à l’autre étant varié, il ne faut pas s’étonner que le travail ne s’effectue pas de façon linéaire, mais implique de fréquents allers et retours entre les deux lieux, au cours desquels se construit leur activité cognitive. Notre approche par les actions des élèves a également permis de constater la non-mémorisation de certaines idées trouvées dans le film visionné, ainsi que la production d’une nouvelle question et la sélection d’informations verbales et/ou visuelles d’un film au service de leur réponse.

La désorientation de l’élève lors de la navigation dans l’hyperfilm s’est déduit des passages rapides entre pages de l’hyperfilm. En revanche, les passages lents proviennent de discussions nourries sur le contenu d’un film ou sur le choix d’un lien pour accéder à un autre film. Nous avons constaté que les films reconstruits incitent plus les élèves à rester dans une même page pour discuter de leur compréhension que les films perceptibles.