Perspectives

Ce travail a permis de montrer que les questions que nous posions pour construire des films de chimie à visée didactique sont pertinentes, dans le sens où les choix réalisés pour y répondre influencent utilisation ultérieure des films par des élèves, et en particulier leur activité cognitive. Nous avons pu dépasser ce cadre d’élaboration de films puisque nous avons également pu nous interroger sur la notion de choix d’un film parmi une banque. Il a fallu pour cela donner du sens aux liens qui permettent de passer d’un film à un autre et qui semblent importants pour l’apprentissage du sujet traité. Les élèves sont motivés pour discuter du choix d’un film par l’intermédiaire des informations portées par les liens.

Nous pouvons également penser qu’un hypermédia qui questionnerait les élèves à propos des films qu’il contient pourrait être utilisé avec profit. Les élèves sont en mesure de reformuler les questions posées, de chercher des informations dans les différents films et de les utiliser dans leurs réponses. Les allers et retours fréquents qui sont effectués, une fois que le phénomène de désorientation est passé, montrent la possibilité de l’organisation d’un véritable travail dont les élèves sont responsables. Nos résultats montrent aussi qu’il faut, pour éviter la surcharge cognitive des élèves, limiter le nombre d’événements présentés par film. Si ces derniers sont trop longs, ils paraissent voués à être vus et revus, ce qui occasionne une double perte de temps.

Lors de la construction de films de chimie, il semble que la relation entre le texte et l’image soit importante pour ce que les élèves retiennent du film et sur ce qu’ils peuvent en faire. En extrapolant aux expériences que les enseignants peuvent faire en classe, on peut penser que les commentaires qui accompagnent une démonstration entretiennent avec l’élève la même relation que le texte d’un film. Il y a fort à parier que si l’enseignant se limite à évoquer la verrerie et les couleurs qui sont vues, c’est-à-dire s’il reste au niveau perceptible, la réutilisation des connaissances convoquées par l’expérience sera de moins bonne qualité que dans le cas d’un discours à un niveau interprétatif suffisant. Il ne faudrait pas non plus tomber dans l’excès d’une abondance d’informations reconstruites qui, alors, nuirait à la mémorisation de l’ensemble de ce qui est présenté. Cet exemple montre qu’on peut analyser, à la lumière de nos résultats, nombre de situations analogues à nos films perceptibles et reconstruits dans l’enseignement de la chimie.