Les neurorécepteurs olfactifs

Les neurorécepteurs olfactifs ont comme particularité, ainsi que certains neurones de l’hippocampe (Eriksson et al., 1998), d’être régénérés régulièrement à partir de cellules souches situées à la base de l’épithélium olfactif (Calof et al., 2002; Schwob, 2002). Alors que les neurorécepteurs olfactifs sont les seules cellules sensorielles en contact direct avec l’air ambiant, et donc soumis à des agressions chimiques, mais aussi physiques (température, hygrométrie), qui réduisent leur durée de vie à 8, voire 4 semaines, en condition physiologique normale (Mackay-Sim & Beard, 1987), ce renouvellement permanent tout au long de la vie de l’individu assure au système olfactif sa vitalité.

Les neurorécepteurs olfactifs sont des neurones bipolaires, d’orientation radiale, présentant une dendrite apicale et un axone basal (Jourdan, 1977). La dendrite des neurorécepteurs olfactifs est formée d’une vésicule portant des cils sensoriels, baignant dans le mucus. La membrane de ces cils est tapissée de récepteurs moléculaires au sein desquels s’effectue la transduction du message chimique en message électrique, lors de la capture d’une molécule chimique odorante. Chaque odeur active non pas un seul, mais une combinaison de neurorécepteurs, créant un ensemble d’activations qui définissent l’identité de l’odeur.

Les axones amyéliniques des neurorécepteurs olfactifs se rejoignent dans la lamina propria sous forme d’une trentaine de filets olfactifs pour former le premier nerf crânien, aussi appelé le nerf olfactif (Cajal, 1911). Ce nerf traverse ensuite la lame criblée de l’ethmoïde qui sépare la cavité nasale de la cavité cérébrale, pour se projeter sur le bulbe olfactif ipsilatéral.