1.4.1. Le système trigéminal

Le système trigéminal est bien décrit (Silver & Finger, 1991) et l’étude de sa fonction a fait l’objet de nombreux travaux (Hummel, 2000; Hummel & Livermore, 2002). La muqueuse olfactive est innervée par deux branches sensitives du nerf trijumeau (les branches ophtalmique et maxillaire, qui constituent la cinquième paire de nerfs crâniens) captant les différentes sensibilités tactile, douloureuse, thermique et de pression. Ce système trigéminal traite par conséquent des sensations somesthésiques de frais, chaud, piquant, brûlant, irritant, etc., provoquées par la majorité des molécules odorantes, et qui font que ces odeurs peuvent même être perçues par les patients anosmiques (Doty et al., 1978). En premier lieu, ces informations, bien qu’étant peu diversifiées, participent à la reconnaissance d’une odeur. L’odeur de menthe, par exemple, sans son caractère trigéminé frais, n’est plus reconnaissable. En second lieu, ces informations peuvent garantir un rôle de protection pour l’individu. Ainsi, quand les sensations trigéminales sont trop fortes, l’organisme réagit fortement en assurant un ensemble de réflexes physiologiques tels que bradycardie, diminution du rythme respiratoire et fermeture de la glotte.