5.2. Les axes de recherche

En vue d’élargir notre champ de connaissances sur les bases neuronales des processus mnésiques olfactifs, cette thèse est orientée sur trois thèmes :

Le premier thème de recherche est l’étude du processus de discrimination olfactive, composante de la mémoire olfactive à court terme. Alors que la tâche de discrimination olfactive est couramment employée pour évaluer les capacités olfactives des sujets ou des patients, le processus de discrimination olfactive n’est que très peu abordé par ses bases neuronales. Cette étude est réalisée en TEP chez des sujets sains.

Le deuxième thème de recherche est l’étude du processus de jugement de la familiarité des odeurs, composante de la mémoire à long terme olfactive. Il est abordé par deux études successives, réalisées en IRMf chez le sujet sain. Une première étude constitue la suite logique des données acquises préalablement en TEP par notre équipe de recherche (Royet et al., 1999; Royet et al., 2001b). Tandis que ces études montrent la participation bilatérale des cortex orbitofrontaux, avec cependant une activation préférentielle du cortex orbitofrontal droit par la tâche de jugements de la familiarité des odeurs, notre propos est d’étudier l’implication des aires temporo-limbiques olfactives dans cette même tâche et de tester également l’existence d’une latéralisation fonctionnelle de ces aires cérébrales. Le but de la seconde étude est de dissocier les processus cérébraux propres à la tâche de jugement de familiarité en deux composantes : le sentiment de familiarité, et celui de non familiarité. Il est également de comparer les circuits neuronaux activés lors de ces processus dans deux modalités sensorielles différentes : la modalité olfactive et celle musicale, afin d’extraire les bases neuronales communes et les spécificités associées à chacune de ces modalités. La procédure est conçue pour permettre l’analyse des données d’IRM sous forme de blocs de signal très courts.

Le troisième thème de recherche est l’étude des bases neuronales des dysfonctionnements olfactifs chez les patients atteints de schizophrénie, et corrélativement l’identification des bases neuronales impliquées dans ces processus olfactifs chez le sujet sain. L’étude porte sur les tâches de détection et de jugements de la familiarité et de l’hédonicité des odeurs. Elle est menée en TEP et découle d’une étude comportementale conduite par Julie Hudry et ses collaborateurs (2002), qui montre des performances olfactives réduites pour ces tâches chez ces patients.