2.1. Bases neuronales de la mémoire à court terme olfactive

Les bases neuronales de la mémoire à court terme olfactive (Etude 1) sont clairement distinguées de celles de la mémoire à long terme, telles qu’elles sont mises en jeu dans les processus de jugement/sentiment de familiarité (Etudes 2, 3 et 4). Le contraste très restrictif opposant une tâche de discrimination d’odeurs présentées successivement par paire, à une tâche de détection portant sur les mêmes odeurs, montre l’activation de l’insula antérieure gauche et du gyrus frontopolaire gauche. Nous faisons l’hypothèse que ces deux aires sont impliquées respectivement dans le jugement de la qualité de l’odeur, en agissant en tant qu’aire associative des différentes caractéristiques de l’odeur, et dans l’évaluation, l’intégration et la manipulation de ces caractéristiques stockées temporairement dans la mémoire de travail. Si l’insula antérieure semble être spécifiquement activée par des stimuli chimiosensoriels, le gyrus frontopolaire est une aire activée dans des tâches de mémoire de travail qui concernent des stimuli d’autres modalités sensorielles telles que la vision (Dade et al., 2001).

Deux conclusions s’imposent à cette étude : 1) Les aires impliquées dans le processus de discrimination de deux odeurs présentées successivement par paire sont latéralisées dans l’hémisphère cérébral gauche. 2) Les bases neuronales des processus de mémoire de travail sont partiellement multimodales, rejoignant ainsi l’hypothèse avancée par Dade et al. (2001).