4.4 Aspects de la distribution des sièges sociaux des SCI « lyonnaises »

Dans son étude sur la propriété urbaine lyonnaise, Patrice de Moncan met en relief la suprématie de la copropriété comme mode de détention (53%). La SCI ne se classe qu’en cinquième position avec 3,6% des immeubles détenus, juste derrière les uni-propriétaires (24,9%), la Ville de Lyon (8,5%) et les SA/SARL (3,7%) 233 . La hiérarchie locale des modes de détention se présente d’ailleurs comme la réplique de la hiérarchie nationale. Toutefois, le taux de SCI propriétaires à Lyon est supérieur au taux national s’élevant à 2,6% [cf. Tableau 1].

En examinant de près la distribution des immeubles en SCI par arrondissement lyonnais [cf. Graphique 1], il ressort que les 3ème, 7ème et 9ème arrondissements possèdent les effectifs les plus importants. Cumulés, ils regroupent 521 immeubles, soit 50% du patrimoine sociétaire de la ville. Mais c’est dans le 1er arrondissement que la part relative reste la plus significative, avec 5,1% des immeubles (93 immeubles sur 1 829).

Ce phénomène s’explique assez bien au regard de la politique de réhabilitation/restauration immobilière menée dans cet arrondissement depuis plus de vingt ans. Beaucoup de propriétaires-bailleurs, personnes physiques ou morales, ont crée des SCI pour acquérir des immeubles à rénover dans des quartiers anciens, bénéficiant de la sorte d’avantages fiscaux en cascade. Ils ont aussi pu dans la foulée concrétiser leurs objectifs patrimoniaux privés ou leurs stratégies marchandes d’investissement dans un contexte spéculatif, les transferts de parts venant favoriser les transferts de propriété et donc quelquefois une juteuse culbute.

Graphique 1 – Le patrimoine des SCI à Lyon

A l’opposé de notre méthodologie, orientée sur les immatriculations sociétaires, l’analyse de Patrice de Moncan se fonde sur une consultation exhaustive des données cadastrales qui répertorient les localisations physiques des immeubles. Elle ne fait pas cas de l’appartenance locale des porteurs de parts, ni de la localisation des sièges sociaux. C’est pourquoi, nous nous proposons de repérer de possibles points de convergence qui viendront témoigner de la complémentarité des deux approches. Rappelons que notre description et nos analyses se fondent sur un échantillon de 1 521 SCI (« BDSCI.XLS »).

Notes
233.

Cf. Patrice DE MONCAN, A qui appartient Lyon ?, op. cit., p. 64-67.