6.3 Une gestion locative plurielle et modulable

L’examen des conduites financières fait apparaître de façon plus ou moins explicite des pratiques et des représentations spécifiques à l’objet du montage sociétaire et aux valeurs socio-culturelles des porteurs de parts. En dépit de quelques analogies formelles et de passerelles objectives, les méthodes financières appliquées aux SCI gérant un patrimoine de jouissance et aux SCI administrant des immeubles locatifs divergent sur le fond. Ceci tend à prouver que la question de l’autofinancement est fonction des contextes et des situations et qu’elle accouche à ce sujet d’interprétations sémantiques bigarrées. A cet égard, nous avons vu que les enquêtés dans leur ensemble attachaient beaucoup d’importance à la question locative. Dit autrement, nous avons décelé une interdépendance entre les stratégies financières et les stratégies locatives. En effet, les recettes locatives sont là pour alimenter le système de l’autofinancement, c’est-à-dire rembourser les emprunts. Quand elles n’existent pas vraiment, comme dans le cas des montages résidentiels, ou qu’elles sont fragiles, les porteurs de parts sont contraints de passer par un autre circuit d’alimentation : ils mobilisent leurs revenus personnels ou leur épargne.

Pour mieux concevoir l’importance de cette facette gestionnaire, nous allons d’abord découvrir comment les porteurs de parts envisagent la question locative, sachant qu’avec la SCI ils jouissent d’un statut socio-juridique ambivalent, et ensuite décrire comment se tissent les rapports locatifs, sous quels auspices et avec quelles attentes.