Autant que nous avons pu le vérifier dans les discours récoltés, la critique des honoraires s’accompagne très souvent d’une critique acerbe des compétences professionnelles. Certains porteurs de parts disent avoir été témoins et/ou victimes de négligences techniques et morales de la part des praticiens. Si Anthony Giddens insiste sur le fait que les « défauts de conception » et les « erreurs humaines » sont inhérents aux systèmes abstraits et experts modernes, qu’elles conduisent à des dysfonctionnements quasi inéluctables 562 , les porteurs de parts-clients ne l’entendent pas forcément de cette oreille. Les manquements d’un praticien à son devoir de transparence et d’information sur l’évolution des environnements économiques, juridiques et fiscaux ou sur les contraintes d’une situation donnée, peuvent provoquer une déception, facteur potentiel de défection. La déception peut parfois atteindre son paroxysme si le praticien est un proche ou une personne qui jouit d’une forte image socio-symbolique 563 .
Présentons deux épisodes où la déception entraîne prise de parole et défection et deux autres où elle affleure sans être suivie d’une défection.
Cf. Anthony GIDDENS, Les conséquences de la modernité, op. cit., p. 157 sq. A l’inverse des défauts de conception, il pense que les erreurs humaines sont inévitables. Il ajoute qu’une bonne conception et que de la rigueur peuvent réduire ce risque.
C’est le cas du notaire. Jean-Paul POISSON note que « la déception et la fureur sont très grandes quand la défaillance intellectuelle et morale du notaire entache ou ruine ces fondements, même symboliquement ». Cf. Etudes notariales, op. cit., p. 9.