Autres caractéristiques développementales entre huit mois et un an

« Plus exactement : à l’origine le moi contient tout, ultérieurement il sépare de lui un monde extérieur. »
Sigmund FREUD Le malaise dans la culture, 1929.

La période entre six et vingt-quatre mois est définie par Spitz (1968) de deuxième organisateur spécifié du fait de l’apparition de réaction d’angoisse au visage de l’étranger. Ceci se produit particulièrement vers les huit mois d’où le terme d’angoisse du huitième mois. Depuis quelques années nous avons pu déterminer cette étape dans une phase beaucoup plus précoce du développement de l’enfant. Toutefois, son évolution demeure influente tout au long du développement précoce de l’enfant.

Ce second organisateur permet l’intégration progressive du Moi du bébé et de sa capacité à distinguer un Moi et un non-Moi. Cette angoisse révèle la crainte de perdre la relation privilégiée avec sa mère par la découverte du partage entre mère et non-mère. Le visage étranger, du fait du décalage qu’il introduit dans l’appareil perceptif du bébé, réveille le sentiment d’absence du visage maternel et suscite l’angoisse.

‘« La frustration fait partie intégrante du développement. C’est le catalyseur le plus puissant dont la nature dispose dans le domaine de l’évolution. » (Spitz, 1968)’

M. Klein (1921-1945) nomme cette étape : la position dépressive. Grâce à ses possibilités croissantes d’autonomie, l’enfant traverse une phase d’exaltation où il se sent doué d’une véritable omnipotence magique. Puis, devant les échecs qui surviennent et le constat de sa faiblesse peut advenir cette phase de dépression.

Elle marque une nouvelle étape de développement infantile au cours de laquelle la personnalité et le comportement de l’enfant subiront un changement radical.

Dans les semaines suivant les manifestations initiales de cette nouvelle étape de nouveaux comportements apparaissent. Il est observé de nouvelles formes de relations sociales, principalement grâce au développement de jeux sociaux. La compréhension des gestes sociaux et leur usage en qualité de véhicule à la communication réciproque se développent également, ainsi que la compréhension de l’enfant et sa réponse aux interdictions et aux ordres.

Vers la fin de la première année des attitudes affectives apparaissent, telles que : la jalousie, la colère, la rage, l’envie, l’attitude possessive, l’amour, l’affection, l’attachement, la joie, le plaisir…

Bien que certaines ébauches d’imitation soient présentes aux premiers mois de vie, la véritable imitation apparaît entre le huitième et le dixième mois. L’enfant comprend alors que l’imitation des actions de sa mère lui permet d’obtenir de lui-même tout ce que sa mère lui fournissait auparavant.

Ces étapes du développement conduisent à une communication réciproque, dirigée, active et intentionnelle entre la mère et l’enfant. Dans la phase suivante, ces communications vont s’organiser en une sorte de système à base de gestes sémantiques qui seront transformés plus tard en gestes verbaux.