Le face-à-face avec l’enfant réel

Lors de la naissance, moment du véritable face-à-face physique :

‘« ...ce n’est pas elle [la mère] qui donne la vie au nouveau-né, mais celui-ci qui se l’octroie. Il asphyxie, est au bord de la mort, et c’est par sa respiration et son cri qu’il se donne la vie, seul. » (Soulé, 1982). ’

La mère est impuissante à l’aider.

A cet instant, l’enfant réel se confronte à l’enfant imaginaire. Il inflige un démenti au pouvoir maternel de fabriquer un enfant qui serait à la mesure de sa mégalomanie. La mère doit alors faire le deuil de l’enfant imaginaire du fait de la présence de l’enfant réel.

Dès sa naissance, le nouveau-né persécute sa mère par ses excrétions, ses déjections, ses insomnies… Ces images altèrent la représentation idéalisée du jeune enfant.

La mère tente de tempérer ces confrontations entre l’enfant imaginaire et le nouveau-né. Elle se crée des facteurs d’illusions pendant quelques temps où le nouveau-né lui apparaît comme objet suffisamment « aménageable ». Grâce à l’identification projective, elle le rend dépositaire de suffisamment de qualités de l’enfant imaginaire.