Référentiels

Les principaux dispositifs d’évaluation seront détaillés dans une partie ultérieure.

L’ensemble des outils rassemblés lors de la synthèse a un rôle déterminant dans la prise de décision diagnostique. Lorsque le diagnostic s’oriente vers un syndrome d’Autisme Infantile, des outils spécifiques de cette pathologie sont nos référents, ceci en complément de notre expérience clinique. Ceux-ci étant : l’ADI, la CARS et la CIM-10.

L’ADI est un entretien semi-structuré pratiqué avec les parents. Il confirme le diagnostic de l’Autisme Infantile par une cotation dite « positive », à savoir lorsque le score de l’ensemble des items généraux est supérieur à la norme de base établie.

La CARS est cotée lors de la synthèse par l’ensemble de l’équipe soignante. Il s’appuie sur le développement de l’enfant et définit l’Autisme Infantile à partir d’un certain score. Ce score indique également l’intensité du syndrome.

La CIM-10 est issue des classifications internationales. Elle détermine le diagnostic du sujet à partir d’un certain nombre de symptômes. Elle sert généralement d’aide à la décision finale.

Une part essentielle du diagnostic provient de notre expérience clinique.

Le sujet « idéal » est celui qualifié « autiste » par l’ensemble de nos référentiels. Ou, à l’inverse, celui qui confirme une certitude de pathologie non-autistique.

Cependant, nos outils ne s’orientent pas toujours vers la même décision. Dans ce contexte, la procédure se complexifie d’autant plus si nos orientations cliniques traduisent des divergences d’opinion.

Enfin, malgré l’utilisation d’outils communs, la représentation de la définition de l’Autisme Infantile peut différer selon les équipes.

Dans un cadre purement quantitatif, notre travail de recherche fixe le diagnostic d’Autisme Infantile aux sujets qualifiés « autistes » par l’ensemble des outils d’évaluation.

Cette forme de délimitation n’est pas utilisée dans toutes les études quantitatives sur l’Autisme Infantile, ce qui peut compromettre la confrontation de résultats.

De même, dans le domaine clinique, tous les acteurs ne déterminent pas un diagnostic d’Autisme Infantile en accord total avec les cotations. Dans ces cas-là l’expérience clinique domine. Nous nous interrogerons dans une prochaine partie sur la perception de l’Autisme Infantile chez chacun des soignants.

L’exemple de ce genre de conflit a quelque peu été évoqué au travers du cas d’Emilie. S’appuyer sur les classifications peut nous orienter. Toutefois, celles-ci ont parfois une vision relativement large de l’Autisme Infantile qui n’est pas toujours en accord avec l’opinion de l’ensemble des acteurs des équipes soignantes.

Comment pouvons-nous aborder un diagnostic dans une telle diversité de perceptions et de définitions ?