Le diagnostic en termes de projet thérapeutique

Une demande de diagnostic n’exprime pas uniquement un souhait de dénomination d’un trouble. Les parents venant consulter cherchent des repères et des orientations pour le bon développement de leur enfant.

De manière générale, un enfant à troubles autistiques ne vous regarde pas, ne vous parle pas, ne cherche pas votre contact et ne joue pas. Ce comportement engendre une souffrance, autant pour l’enfant que pour son environnement. Comment agir dans ces cas là ? Telle est la question que se pose les parents lorsqu’ils entrent dans un service de diagnostic.

Les parents ont beau aimer, être attentionné vis-à-vis de leur enfant, si celui-ci est « emmuré » au sein de troubles autistiques, offrir de l’affection ne suffit pas.

Quels moyens sont à notre disposition pour apaiser ces souffrances ?

La première étape, comme dans toute pathologie, consiste à mettre des mots sur cette souffrance afin de la comprendre : la nommer.

Mettre un nom sur une pathologie est essentielle dans le sens où cette dénomination permet d’accéder à des thérapeutiques adaptées pour chaque enfant.

Dans un précédent travail (Samyn, 2000) nous avions étudié les méthodes thérapeutiques les plus courantes pour l’Autisme Infantile. Nous avions constaté l’efficacité de chacune de ces méthodes, issues de divers courants théoriques, en fonction du caractère et de la personnalité des enfants. Il est essentiel de connaître l’enfant dans son individualité et dans son vécu pour que la prise en charge puisse être adaptée en fonction de ces paramètres.

La demande a-t-elle pour unique objectif une réponse pour l’enfant et ses troubles ? Lors d’un premier entretien diagnostic, évoquer les inquiétudes parentales est tout aussi essentiel. Nous ne parlons plus ici d’inquiétude sur l’avenir de l’enfant et sur son évolution, mais de l’impact de la pathologie sur sa famille.

Avoir un enfant porteur d’un handicap a inévitablement des conséquences. Ces conséquences peuvent être : une dépression parentale, la perte de l’idéal d’avoir un enfant « normal » ; au niveau de la fratrie, l’acceptation d’une position différente dans la famille ; ainsi qu’une réorganisation totale de la famille en fonction des troubles de cet enfant.

Les propositions en terme de prises en charge ne s’arrêtent donc pas uniquement à l’enfant porteur du trouble. Celles-ci peuvent s’ouvrir à l’environnement de l’enfant lui aussi en souffrance. A partir de la définition d’une pathologie, qui influe sur la famille toute entière, un soutien peut être proposé.