« L’autisme Freudien »

Dans le chapitre précédent nous avons abordé les origines théoriques de l’Autisme Infantile. Celles-ci illustraient les premières confrontations sémiologiques et étymologiques de cette pathologie.

Un retour sur ces dissensions théoriques permettra de constater l’évolution des recherches sur les formes d’Autisme Infantile.

Dans Pour introduire le narcissisme, Freud (1914) a abordé ce mécanisme de défense consistant à se réfugier dans un monde intérieur fait de rêveries et de fantasmes. Il a tout d’abord employé les termes d’« autoplastie », puis d’« alloplastie » avant de se diriger vers l’autisme.

Pour agrémenter ses réflexions il s’est appuyé sur ses connaissances de la paranoïa, où « la libido est retirée à l’objet. » (Freud & Jung, 1906-1909).

A la suite de ces travaux il a atténué son désaccord avec les théories de Bleuler sur lesquelles il a fini par s’appuyer. Il a d’ailleurs repris les études de Jung qui considère que le repli libidinal est un mode défensif « normal » contre un conflit externe. Ce repli pouvant devenir pathogène dans son utilisation à l’extrême. Jung illustre cette conception bleulérienne dans la schizophrénie.

Malgré ses premières réticences vis-à-vis des travaux de Bleuler, Freud a fini par s’en rapprocher pour construire sa propre théorie.

Ce rapprochement s’est également instauré lors de la construction de sa théorie sur la confrontation psychique entre le principe de plaisir et le principe de réalité. Le sujet se défendrait soit par le biais d’un repli de type autistique (au sens de Bleuler) soit par le biais d’une action (décharge motrice). Freud acceptait cependant qu’à un niveau de développement normal il y ait un passage par le biais de l’activité fantasmatique. Ces activités de défense étant retrouvées dans les jeux d’enfants et les rêveries diurnes pour une accessibilité, une acceptation et une compréhension du réel.

Nous reviendrons sur ces différents points théoriques freudiens au cours de cette étude. Nous tenterons de comprendre ce retrait à un niveau pathologique dépassant le niveau de défense par la fantasmatique.

Cette première étude des travaux sur les différentes formes d’autismes nous permet de percevoir la difficulté de compréhension d’un spectre pathologique si étendu ainsi que les bénéfices des confrontations théoriques, sur lesquels nous reviendrons ultérieurement.