Le Spectre Autistique

« Annoncé dès 1977 par l’étude de S. Folstein et M. Rutter sur l’étude des pairs de jumeaux autistes et de leurs apparentés, ce concept de "spectre autistique" a pris aujourd’hui de plus en plus d’ampleur. Il semble bien en effet que l’autisme infantile ne soit que l’expression de la plus intense et la plus complète de toute une série de troubles plus ou moins partiels et dont la conjonction, heureusement rare (…), donne lieu au tableau autistique typique. »
Bernard GOLSE, Pierre DELION Autisme : Etat des lieux et horizons, Carnet Psy, Sept.-Oct. 2002.

Le terme de « Spectre » qualifiant différentes formes pathologiques à caractéristiques autistiques est né de l’histoire du syndrome d’Autisme Infantile. Il a émergé de la tentative de compréhension de son hétérogénéité en terme d’apparition, de développement, d’évolution et de différences interindividuelles.

Les différentes réflexions sur la définition de ce syndrome ont fait apparaître plusieurs termes. Le premier a été celui de « l’hétérogénéité ». Ce terme présentait là une caractéristique particulière mais gardait une définition générale.

La notion de « continuum autistique » a fait suite. Le syndrome ne se définissait plus en fonction de sa diversité globale mais de sa diversité individuelle et évolutive. Deux perspectives s’ensuivaient.

La première intégrait l’idée de personnalités à caractéristiques autistiques. Le syndrome décrivait une catégorie assez large d’individus dont les troubles allaient des formes légères aux formes sévères.

La seconde s’ouvrait au caractère évolutif du syndrome. Le sujet n’était plus inséré dans une catégorie fixe mais pouvait évoluer selon diverses variantes. Nous retrouvons ici l’idée d’une évolution entraînant un changement catégoriel.

Le terme de continuum définit relativement bien la particularité évolutive du syndrome au niveau de sa progression, mais non sur sa variabilité. Cette dernière s’est illustrée par la notion de « Spectre ».