Les références schizophréniques

Divers travaux sur les pathologies schizophréniques ont déjà été abordés au sein de ce chapitre. Les premiers concernaient la notion de vulnérabilité et son lien à l’étiologie du développement pathologique. D’autres illustraient le concept de spectre.

La présentation de ces travaux avait pour but de nous orienter sur leurs liens avec les réflexions heuristiques sur la constitution des différentes formes d’Autisme Infantile.

Dans la même continuité, nous pouvons à nouveau nous inspirer de tels travaux pour comprendre l’idée de pathologies sous-jacentes influant sur le déclenchement d’un syndrome.

Winnicott (1963) utilise la notion de schizophrénie latente chez des enfants normaux à intelligence relativement bien développée. Ces derniers seraient dépendants de cette fragilité, préalablement évoquée, déclencheur d’une forme pathologique à la suite d’une certaine fatigue ou tension interne.

Cette idée de syndrome latent est à prendre en considération dans la définition de formes autistiques. Il semble difficile de concevoir une arrivée tardive d’une pathologie autistique sans aucun élément syndromique préalable dans le développement du sujet.

Nous retrouvons ici l’idée de facteur déclencheur.

Parmi les travaux antérieurs aux nôtres nous retrouvons ceux de J. Watkins, R. Asarnow & P. Tanguay (1988) cités par F. Tustin en 1990. Ces derniers recherchaient les éventuels symptômes ou pathologies latentes au sein des pathologies schizophréniques. Ils découvrirent que 39 % des enfants schizophrènes qu’ils suivaient possédaient des symptômes préalables d’Autisme Infantile. A la suite de cette étude, Frances Tustin cherche une continuité entre l’Autisme Infantile et les pathologies schizophréniques. Un enchevêtrement de l’Autisme Infantile et des schizophrénies ne serait-il pas envisageable ? Cette question nous rapproche des difficultés à diagnostiquer certains patients présentant une pathologie non pas unique mais composée d’une imbrication de plusieurs syndromes.

Nous pouvons envisager un lien étiologique entre ces deux pathologies en fonction de leurs sous-groupes. Ceci n’est pas l’objet de notre étude mais est à prendre en considération pour la poursuite de travaux visant à mieux comprendre chacune de ces pathologies.

A la suite de notre étude nous tenterons de relever les pathologies qui paraissent les plus en lien avec les troubles autistiques. Elles seront étudiées en tant qu’initiatrices ou que pathologies dites « sous-jacentes » à l’Autisme Infantile.

La description de la composition du spectre autistique est relativement étendue. Dans la partie évoquant la difficulté de poser un diagnostic chez certains patients, nous avons présenté quelques pathologies entrant dans ce spectre. Parmi elles, nous comptons un grand nombre de pathologies sévères développant des troubles autistiques associés. Par exemple avec le syndrome de Little.

A l’opposé du spectre nous pouvons rencontrer d’autres formes de personnalités à caractéristiques autistiques à formes légères.