Les « idiots » d’Edouard SEGUIN

Edouard Seguin, élève et successeur d’Itard, qualifiait communément ses patients d’« idiots ».

‘« Qui n’en n’a vu interposant et agitant un ou plusieurs doigts entre leur œil et le soleil, et regardant…quoi ? Leurs doigts ? La lumière ? L’ombre de leur main ? Le soleil lui-même ? qui sait ? cela dure des heures, des journées ; ils semblent voir l’infini… D’autres, attirés irrésistiblement par la lumière, y fixent leur regard, n’importe d’où elle vienne, par une vitre, par un trou, et semblent incapables de toute autre attention que cette attention vide d’objet, pleine d’ondes lumineuses…
Vous penserez aux singes en remarquant le balancement périodique et monotone que cet idiot exécute d’avant en arrière, et cet autre de droite à gauche ; mais un troisième accompagne ses mouvements d’un chant emprunté au culte catholique et dont il rend l’expression triste et grave ; le balancement de celui-ci pesé ou ralenti selon le rythme du chant, n’est plus évidemment qu’une mesure battue dans l’air avec le torse et la tête ; le monde s’écroulerait autour de lui que l’idiot n’interromprait pas son chant ; il semble doucement enivré de cette musique qui agite son système nerveux tout entier… » (Seguin, 1846)’

Edouard Seguin était plus un éducateur qu’un chercheur. Toutefois, ces quelques descriptions grandement influentes dans l’histoire de la maladie mentale ont contribué à faire mûrir l’avènement des pathologies à caractéristiques autistiques.

Les conceptions de l’époque étaient encore relativement tournées vers une considération globale des patients. Les avancées médicales et thérapeutiques du XIXème siècles ont contribué à considérer le malade en tant qu’individu. Une description plus détaillée de cas a alors été révélée au sein de la littérature.

La psychanalyse a fortement influencé ces nouvelles techniques de recherche.

Mélanie Klein, pionnière dans le domaine des thérapies d’enfants, a présenté en 1930 un cas d’« inhibition exceptionnelle du développement du moi ».