« Le cas Dick »

Ce cas clinique, présenté par Mélanie Klein, est celui d’un petit garçon de quatre ans surnommé Dick :

‘« Son adaptation à la réalité et ses rapports affectifs avec son entourage étaient presque inexistants. (…) presque totalement dépourvu d’affects, [il] était indifférent à la présence ou à l’absence de sa mère ou de sa nurse. Depuis sa plus tendre enfance, il n’avait que rarement manifesté de l’angoisse, et cela dans une mesure anormalement faible. (…) il ne s’intéressait à rien, ne jouait pas et n’avait aucun contact avec les personnes de son entourage. La plupart du temps, il se contentait d’émettre des sons dépourvus de signification et des bruits qu’il répétait sans cesse. (…) Il n’était pas seulement incapable de se faire comprendre : il n’en avait pas le désir. (…) D’autres fois, il disait [des] mots correctement, mais continuait alors à les répéter sans cesse, d’une manière mécanique qui finissait par lasser et exaspérer tout le monde. (…) De même, quand il se faisait mal, il montrait une grande insensibilité à la douleur et n’éprouvait pas du tout du désir (…) de se faire consoler et cajoler. (…) il me contourna plusieurs fois comme si j’avais été un meuble et ne montra aucun intérêt pour les objets qui se trouvaient dans la pièce. (…) L’expression de ses yeux et de sa figure était fixe, lointaine et indifférente. (…) L’enfant restait indifférent devant la plupart des objets et des jouets qui l’entouraient ; il ne saisissait même pas leur sens ou leur fonction. Mais il s’intéressait aux trains et aux stations, ainsi qu’aux poignées des portes, aux portes et à l’ouverture comme à la fermeture de celles-ci. » (Klein, 1930)’

Après 1943 de nombreux travaux ont été menés sur le cas de Dick. La plupart des auteurs, notamment Jacques Hochmann (1997), s’accordaient à décrire cet enfant comme porteur d’une symptomatologie très proche de l’Autisme Infantile défini par Kanner.

De nombreux chercheurs évoquent même la possibilité que M. Klein ait été à l’origine de la description d’une forme d’Autisme Infantile. Il lui aurait manqué l’élément essentiel à cette description, la nomination.

Onze ans plus tard, les avancées en termes de psychopathologie de l’enfant ont rendue possible cette première description.