Hans ASPERGER

En 1944, le pédopsychiatre autrichien Hans Asperger fait également une première description d’une pathologie autistique. Asperger appartient au courant dit de pédagogie curative qui s’est développé parallèlement à la psychanalyse et qui tend à réaliser une synthèse entre les pratiques médicales et éducatives.

Dans son ouvrage Les psychopathes autistiques pendant l’enfance, dont le texte a été récemment traduit en français, Asperger (1944) décrit avec précision quatre cas d’enfants qu’il qualifie d’autistes.

Le problème de définition et de limites du syndrome se pose également. Asperger oriente ses hypothèses vers des causes multiples.

La première délimitation a été effectuée par une psychiatre anglaise, Lorna Wing en 1981. Elle a réactualisé le travail de Asperger et publié un compte rendu de travaux pour une proposition de définition d’un « syndrome d’Asperger ». Elle s’est fondée sur 34 cas.

Depuis l’acceptation de cette définition par le DSM IV en 1994, le syndrome d’Asperger est reconnu en tant qu’entité nosographique. Celui-ci se définit selon les mêmes critères que l’Autisme Infantile de Kanner mais avec la particularité de capacités langagières et cognitives chez les sujets porteurs de ce syndrome.

Cette définition présente une première distinction nosographique intra-groupale. Toutefois le problème de délimitation de chacun de ces sous-groupes n’est pas encore résolu :

‘« Einstein et Newton étaient sûrement des génies mais souffraient-ils également d’autisme ? C’est ce que croient des scientifiques britanniques, selon qui ces deux figures dominantes de la science présentaient plusieurs des caractéristiques du syndrome d’Asperger. Les gens qui en sont atteints sont souvent obsédés par des questions complexes et ils éprouvent des problèmes de communication. Par exemple, disent-ils, Einstein était un enfant solitaire qui, jusqu’à 7 ans, répétait de façon compulsive des bouts de phrase. Il devint ensuite notoire qu’il était un piètre conférencier, confus la plupart du temps. ’ ‘Certains chercheurs contestent ces hypothèses et avancent qu’Einstein avait un excellent sens de l’humour, absent chez les personnes atteintes d’Asperger. » (Arcand, 2003).’

Ce passage illustre les problèmes toujours en cours malgré l’avancée des connaissances. Jusqu’où pouvons-nous établir un diagnostic autistique, qu’il soit de Kanner, d’Asperger ou justement étendu à d’autres troubles ?

A la suite de ce premier repérage nosographique et grâce aux descriptions de ces deux grands précurseurs, de nombreux travaux se sont concentrés sur la compréhension de ce syndrome énigmatique.