Autisme Infantile et syndrome de stress post-traumatique

Bruno Bettelheim, psychanalyste américain d’origine autrichienne, tient une place importante dans ce domaine. Les polémiques consécutives à ses travaux ont eu des retentissements importants toujours d’actualité. La médiatisation de ses propos a été l’élan initiateur de ces débats.

Bettelheim définit le comportement autistique comme une perte du contact avec le monde extérieur à la suite d’un traumatisme, une frustration destructrice. Pour lui, tout enfant psychotique souffre d’avoir été soumis à des conditions extrêmes de vie. La gravité de la pathologie serait en rapport direct avec la date d’apparition de ces conditions, de leur durée et de l’importance de l’impact sur l’enfant.

Lorsque Bettelheim (1956) évoque ces situations extrêmes, il fait allusion à ses travaux sur les camps de concentration allemands et leurs effets sur la personnalité des prisonniers.

‘« Ce qu’il y avait de saisissant dans l’expérience des camps était que, les conditions écrasantes étant les mêmes pour de nombreux prisonniers, ils ne succombèrent pas tous. Seuls manifestèrent des réactions proches de la schizophrénie ceux qui avaient le sentiment, non seulement impuissant face à la situation nouvelle, mais aussi d’être soumis à un sort auquel ils ne pouvaient échapper. La détérioration entraînait un comportement presque, autistique, lorsque ces hommes, une fois imprégnés de ce sentiment de fatalité, étaient, de plus, convaincus de leur mort imminente. » (Bettelheim, 1956)’

Cette expérience dans les camps de concentration pendant la guerre a amené Bettelheim à définir le repli autistique comme un trouble consécutif à un traumatisme vécu pendant l’enfance.

A la suite de ses travaux, il met en place « l’école orthogénique ». La thérapeutique très spécifique se fonde sur la restauration d’un environnement particulier pour l’enfant afin qu’il soit en totale confiance (Bettelheim, 1969).

Malgré les nombreuses discordances de sa méthode, Bettelheim a été l’initiateur d’une valorisation du métier d’éducateur et de soignant. Sa structure privilégiait activement l’éducatif et le soin. Son programme était essentiellement basé sur une sensibilisation à l’analyse des émotions et des sentiments.

Malgré les nombreuses divergences qui peuvent exister sur la valeur de son expérience et de ses travaux, dans le cadre de notre étude, nous avons retenu deux points essentiels :

Dans la citation mentionnée précédemment, Bettelheim évoque la diversité des réactions vis-à-vis du contexte. Notre réflexion sur ces propos nous oriente vers l’hypothèse d’une vulnérabilité individuelle. Les réactions les plus dramatiques décrites par Bettelheim pourraient révéler la fragilité de ces sujets à un niveau biophysiologique qui se réveillerait à la suite d’un événement à risques traumatiques.

De plus, Bettelheim définit le comportement de ces déportés comme « presque autistique ». Ne retrouvons-nous pas là une réaction a minima face à une situation extrême ? Ces individus ne peuvent se révéler totalement autistiques car l’ensemble des éléments déclencheurs de la pathologie n’est pas présent.