L’avènement du cognitivisme

« L’être profond du patient a beaucoup d’importance dans les sphères supérieures de la neurologie, autant qu’en psychologie ; car le patient y intervient essentiellement en tant que personne, et l’étude de sa maladie ne peut être disjointe de celle de son identité. La description de désordres de ce genre exige en fait une nouvelle discipline, que nous pouvons appeler la "neurologie de l’identité" parce qu’elle concerne les fondements neuraux du soi, l’éternel problème du rapport entre le cerveau et l’esprit. »
Oliver SACKS L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau, 1970.

Les hypothèses cognitivistes sont nées de travaux cherchant à ouvrir un contre-courant aux approches psychanalytiques.

Pour les cognitivistes, la déviance des parents se développerait en réaction aux anomalies de l’enfant à troubles autistiques. Ils envisagent que le doute et le trouble des parents devant le repli sur soi de l’enfant et ses manifestations inhabituelles d’attachement aux objets finissent par produire une profonde réaction de stress, réaction qui, au bout d’un certain temps, entraînerait une modification de la personnalité.

La spécificité de cette discipline est la prise en compte de l’influence environnementale dans des travaux d’ordre neurologique. Les tenants de ces théories mettent en avant les processus déviants des enfants au diagnostic d’Autisme Infantile, chez qui certains mécanismes neurologiques seraient insuffisants voire absents.

Les sujets au diagnostic d’Autisme Infantile ne traiteraient et ne percevraient pas l’information de la même manière que les enfants normaux. Ils présenteraient un déficit cognitif fondamental. Ce constat se retrouve principalement dans les jeux, dans les capacités d’imitation, d’abstraction et de mémorisation.

Le terme de déficit cognitif intègre à la fois le domaine de la sensorialité, de la perception spatiale, du langage, de la mémoire, de la symbolisation ainsi que le concept de « théorie de l’esprit » décrit par Baron Cohen et Utah Frith.